Plus jeune triple étoilé de France, Glenn Viel, 42 ans, intègre dès ce mercredi 16 février, le jury de cette saison de Top Chef. Interview d’un cuisinier sincère et droit.
Avez-vous accepté tout de suite de devenir juré de Top Chef ?
GLENN VIEL : Je n’ai pas hésité très longtemps. Hélène Darroze, Philippe Etchebest et Paul Pairet m’ont super bien accueilli. C’est un concours de cuisine de qualité où les chefs sont libres de leurs choix. Et ça flatte un peu mon ego qu’on ait fait appel à moi ! (Il rit.)
La production a loué votre créativité et vous dit moins empathique que Michel Sarran. C’est-à-dire ?
Je ne sais pas qui a dit ça. Comme ceux qui ont dit qu’avec Philippe, on s’était un peu chicanés. Ce n’est pas du tout le cas. J’ai de l’empathie à revendre, moi.
Vous êtes-vous retrouvé comme dans vos cuisines ?
J’espère qu’on verra que je suis un chef bienveillant et à l’écoute. Je ne veux pas faire des mini Glenn. J’accepte qu’un gars rate une cuisson en cuisine. Ce qui compte, c’est qu’on progresse ensemble. Ça a été payant puisque l’Oustau de Baumanière (dont il est chef, situé aux Baux-de-Provence, ndlr) a été élu quatrième meilleur restaurant du monde. Et qu’on a eu 18,5 au Gault & Millau.
Ça change du cliché du chef autoritaire !
J’ai été un peu dur aussi par le passé. J’ai été élevé par un père militaire – il était gendarme, ndlr – et mes mentors se montraient durs avec moi. Quand je suis devenu chef, j’ai reproduit ce que j’avais vécu. En grandissant, je me suis amélioré dans ma cuisine et en tant qu’homme. On s’aperçoit qu’on avance bien mieux dans la sérénité.
Qu’est-ce qu’il faut pour qu’un candidat vous séduise ?
Le cœur et l’envie. Je ne recrute personne sur CV. Ce qui m’intéresse, c’est ce que les jeunes ont envie de devenir et en quoi je peux les aider.
Qu’est-ce qui vous a fait tomber dans la marmite de la cuisine ?
Mon coup de fourchette. Je cachais des trucs sous mon lit pour manger en cachette. Ma mamie était boucher traiteur, elle cuisinait superbement bien. Mon père gendarme aurait pu devenir chef. Ma maman, elle, a fait des ménages dans une école puis est devenue éducatrice en langage des signes. Mais elle est partie à cause d’une leucémie quand j’avais 20 ans… J’étais dyslexique et rêveur. Elle s’inquiétait pour moi.
Belle réussite, finalement !
Je suis très heureux mais j’ai travaillé. Et j’ai trois chances dans ma vie : ma famille, d’être né en France, et ma femme Erika. Elle me laisse beaucoup de flexibilité, elle s’occupe de mes enfants merveilleusement bien (Lilwenn, 12 ans, et Erevan, 3 ans, ndlr). J’ai une femme extraordinaire. Ma réussite, c’est la sienne aussi.
Le menu de la saison
Après le succès de la dernière édition (3,9 millions de téléspectateurs avec le replay), Top Chef compte bien continuer à nous faire saliver. Pour sa 13e édition, quinze candidats, douze garçons et trois filles, dont beaucoup sont déjà à la tête de leur propre établissement, vont être challengés par les meilleurs chefs de France (Anne-Sophie Pic, Pierre Gagnaire…) et de l’étranger (l’extravagant Américain Mike Bagale, l’Italien écolo Massimo Bottura, la Péruvienne Pia Leone, meilleure cheffe du monde…). Ils devront concocter, par exemple, une nappe qui se mange, un dessert qui prend vie, un plat qui contient un élément glacé, et on en passe. Jean Imbert, ex-gagnant du concours, viendra pour la première fois proposer un défi. Et on retrouvera bien sûr les classiques épreuves de la Boîte noire ou de la Guerre des restos. La première contiendra une surprise et le restaurant gagnant verra, lui, sa carte disponible sur Uber Eats dans neuf villes de France.
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