Pour la deuxième année consécutive, David Proteau a créé le spectacle pyrotechnique parisien du 14 Juillet, diffusé sur France 2 à la suite du Concert de Paris à 21 h 10. L’artificier bordelais, star mondiale de sa discipline, nous livre quelques secrets.
Quel est le thème du feu d’artifice de cette année ?
David Proteau : Les précédentes années, on était sur des notions d’égalité et de fraternité… La Ville de Paris a voulu cette fois quelque chose qui marque les retrouvailles de la population avec l’ambiance du 14 Juillet, et donc le thème c’est carpe diem, "profitons du jour présent". L’an dernier, il y avait des jauges à cause du Covid.
Quelle sera la programmation musicale ?
La consigne, c’est d’être très moderne. La mairie de Paris nous a fourni une liste de morceaux et on a pioché dedans. On sera dans quelque chose de très dynamique, mais pas seulement. Il y aura du Juliette Armanet, du Prince, du Orelsan, du Billie Eilish. Mais il y aura aussi du Polnareff avec Lettre à France ou encore du Phil Collins avec In the Air Tonight… De plus, un hommage à Régine et un autre à Charles Aznavour seront rendus. L’ensemble devrait donner l’impression d’une sorte de montée en puissance, avec un début solennel et quelque chose de plus tonique à la fin.
Comment concevez-vous vos spectacles ?
Quand j’entends de la musique, je me mets dans le rythme et je vois des couleurs. Les couleurs ont des notes et les notes ont des couleurs. Une note blanche, c’est plutôt couleur or, et une note noire plutôt rouge… Je vois l’émotion qui s’exprime à travers la musique.
De quel temps de préparation avez-vous bénéficié ?
J’ai commencé à imaginer le spectacle seulement début juin. Il fallait que la bande-son soit d’abord validée par la municipalité. C’est la colonne vertébrale du concert. Une fois que le spectacle est imaginé, il n’y a pas de répétition possible, ça coûterait trop cher. Donc on fait une simulation par ordinateur. La scripte et le réalisateur sont là pour repérer les moments importants, et on sait déjà où seront placées les caméras au moment du direct, afin de ne rien manquer. Le feu d’artifice est en fait dans la continuité du Concert de Paris. La pyrotechnie, c’est comme le travail d’un orchestre : il y a beaucoup de solistes et il faut que ça forme une unité.
Êtes-vous fier d’avoir été choisi pour créer ce feu d’artifice ?
Dès l’âge de 14 ans, j’ai voulu faire du spectacle. Et j’ai toujours rêvé d’habiller et faire danser la tour Eiffel. Il y a une "french touch" de la pyrotechnie. C’est une vitrine extraordinaire pour moi. Mais c’est risqué. Il ne faut surtout pas se louper.
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