Le Prix du jury professionnel et le Prix Danielle-Le Roy du Jury Étudiant du 30e Festival international du film d’histoire de Pessac ont récompensé, dimanche 24 novembre, La Vie invisible d’Euridice Gusmão du brésilien Karim Aïnouz. Le Prix du public est revenu à Official Secrets du Sud-africain Gavin Hood.
Les Orphelins de Sankara de la française Géraldine Berger, s’est vu décerné trois récompenses dans la cétégorie documentaires : le Prix du Jury professionnel, le Prix Bernard-Landier du jury Lycéen et le Prix du Public.
La Vie invisible d’Euridice Gusmão raconte le destin de deux sœurs à Rio de Janeiro en 1950. Euridice, 18 ans, et Guida, 20 ans, sont inséparables. Mais à cause de leur père, elles vont devoir construire leurs vies l’une sans l’autre. Séparées, elles vont tout faire pour se retrouver. Le film est attendu sur les écrans le 11 décembre.
Récompensé de trois prix, Les Orphelins de Sankara revient sur les six cents orphelins du Burkina-Faso envoyés à Cuba avec pour mission d’apprendre un métier et revenir développer leur pays en pleine révolution. Mais après l’assassinat en 1987 du président burkinabé, Thomas Sankara, la liquidation de la Révolution par Blaise Compaoré et la fin de la Guerre Froide, comment revenir, se construire, exister ?
Nos trois coups de cœur
Avec pour thème « Amérique latine, Terre de feu », le festival du film d’histoire de Pessac a projeté une centaine de films de fiction et documentaires, avec une partie rétrospective du cinéma sud-américain. Il comprenait également de nombreuses tables rondes et des rencontres, avec les réalisateurs et des historiens.
L’attendu Cuban Network d’Olivier Assayas, sur l’infiltration d’espions cubains dans les milieux anticastristes à Miami en 1990, est reparti bredouille. Avec Penélope Cruz, Édgar Ramírez, Gael Garcia Bernal et Wagner Moura, ce thriller ambitieux et spectaculaire, qui imbrique harmonieusement histoire et intimité, avait pourtant de quoi séduire. Sa sortie sur les écrans est attendu le 29 janvier prochain.
Autre film français de la compétition, Sympathie pour le diable de Guillaume de Fontenay, s’éloignait de la thématique sud-américaine du festival. Adapté du livre du reporter de guerre Paul Marchand, il nous plonge au cœur du siège de Sarajevo en 1992. Le journaliste, révolté par l’impassibilité de la communauté internationale, va pendre parti, tiraillé entre son objectivité journalistique, le sentiment d’impuissance et un sens du devoir face à l’horreur. Le film impressionne par la maîtrise de sa mise en scène réaliste, tourné comme un reportage pris sur le vif. Sur les écrans dès mercredi prochain, 27 novembre.
Enfin, notre coup de cœur documentaire, pour Histoire d’un regard de la cinéaste française Mariana Otero sur le photojournaliste Gilles Caron, disparu au Cambodge en 1970. Un travail remarquable qui analyse l’approche d’un grand reporter qui révolutionna le photojournalisme en seulement cinq ans de sa courte carrière, tragiquement interrompue. La guerre des six jour, mai 68, le Biafra, l’Irlande du nord, la guerre du Cambodge, autant de moments de l’histoire que Gilles Caron a capté avec un œil unique et que Mariana Otero dissèque avec un art de l’image remarquable. Sortie en France : 29 janvier 2020.
Tout le palmarès
Compétition fiction
– Prix du Jury Professionnel : La Vie invisible d’Euridice Gusmão de Karim Aïnouz
– Prix Danielle-Le Roy du Jury Étudiant : La Vie invisible d’Euridice Gusmão de Karim Aïnouz
– Prix du Public : Official Secrets de Gavin Hood
Compétition documentaire
Prix du Jury professionnel, Prix Bernard-Landier du jury Lycéen et Prix du Public : Les Orphelins de Sankara de Géraldine Berger
Panorama du documentaire
Prix du jury de la Ville de Pessac : Retour à Kigali, une affaire française de Jean-Christophe Klotz
Prix du livre d’histoire
Et Tati créa Monsieur Hulot de Jean-Claude Chemin, Locus Solus Éditions, 2019
Mention spéciale attribuée à Denis Rossano pour Un père sans enfant, Allary Editions.
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