Pour sa sixième édition, « Fauteuils d’orchestre » met en avant une nouvelle génération de musiciens et d’artistes au Théâtre des Champs-Élysées, à Paris. Un cadeau pour les mélomanes et sa présentatrice, Anne Sinclair.
La musique classique à une heure de grande écoute, c’est toujours une immense fierté pour vous ?
Anne Sinclair : Oui ! C’est tout à l’honneur de France 3, qui choisit de faire, en prime time, une émission sur la musique classique et l’opéra. C’est courageux et formidable.
C’est une « matière » qui se vulgarise facilement ?
Bien sûr ! J’essaie de parler d’opéra en rendant le sujet accessible, en racontant l’intrigue, en démystifiant des livrets qui peuvent, parfois, paraître rébarbatifs. J’ai toujours pensé qu’il n’y avait pas besoin d’être immergé dans une œuvre d’art pour la comprendre.Vous êtes ému ou pas. C’est aussi simple que ça.
C’est important de mettre en avant les jeunes talents ?
Ceux que nous invitons ont entre 25 et 30 ans. Ce sont des garçons et des filles comme les autres ! (Rires) Vous découvrirez ce soir un harpiste qui se produit au MET, à New York, et se filme souvent sur Instagram. Il existe aujourd’hui un formidable vivier de jeunes musiciens qui nous font partager leur passion, accompagnés d’artistes plus connus. Chez nous, personne n’est en promo. Muriel Robin et Mika viennent uniquement pour partager leur amour pour cette musique.
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Vous aimez ce rythme irrégulier de l’émission ?
Oui ! J’ai beaucoup donné en termes d’émissions régulières. J’aime que Fauteuils d’orchestre ne soit pas quelque chose de répétitif. Elle se fait au gré des disponibilités de chacun, des salles, des orchestres…
Est-ce que vous initiez vos petits-enfants à la musique classique ?
Ils sont encore très jeunes… Mais j’ai biberonné mes grands au conte musical Piccolo, Saxo et Cie. À table, quand ils étaient petits, je mettais du Mozart… mais ils ont vite préféré autre chose ! (Rires)
Après quatre ans d’émissions, êtes-vous devenue une spécialiste ?
Je ne suis absolument pas spécialiste ! L’opéra et le classique font partie de mes souvenirs d’enfant. Mon père et ma grand-mère m’emmenaient, très jeune, dans les salles de concert. Depuis, j’écoute de la musique non-stop. Je ne suis absolument pas musicienne, je suis mélomane. Pour une fois qu’une chaîne m’offrait autre chose qu’une émission politique… On m’a proposé vingt fois de refaire 7 sur 7 ! Moi, je sais tourner la page. J’ai toujours dit que je ne voulais pas encombrer les plateaux télé.
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Avec Patrick Cohen, sur LCP, vous êtes revenue sur les moments forts de 7 sur 7. Nostalgique ?
Du tout. Mais il m’a fait un formidable cadeau, moi qui n’ai jamais vu mes émissions. On a cherché ensemble les moments les plus forts : François Mitterrand, Mikhaïl Gorbatchev, Hillary Clinton, Paul McCartney, Madonna… J’ai tourné près de cinq cents interviews et me suis souvenue d’une vingtaine. Le ratio est faible. (Rires)
Quel regard portez-vous sur ces quelques images ?
Ce qui m’a sauté aux yeux, c’est qu’en trente ans, les problématiques n’ont pas changé : l’Europe, le port du voile, l’immigration, les retraites… La France ne purge pas ses grands débats : elle les traîne et les prolonge encore et encore. C’est fascinant !
Fauteuils d’orchestre, est diffusé vendredi 15 novembre à 21h05 sur France 3
Interview Amandine Scherer
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