Alors que la saison 1 de Doom Patrol est actuellement diffusée sur SyFy en France, Brendan Fraser est venu à Paris pour nous parler de cette nouvelle série de DC. L’occasion pour l’acteur de revenir sur les qualités de la petite soeur de Titans, son rôle de Robot-Man et sur sa carrière (Scrubs, La Momie, Superman).
Qu’est-ce qui vous a convaincu de rejoindre cette série ?
C’était la possibilité de jouer un homme qui voit son cerveau être transposé dans le corps d’un robot et de joindre un univers de personnages aussi inadaptés, des misfits, et d’être soutenu par un studio majeur comme DC.
C’était un rêve d’intégrer la famille de DC Comics ?
Un rêve ? Oui bien sûr. C’était le rêve d’une vie et quand j’ai vu la série, quand j’ai vu ce matériel, j’ai dit ‘Oh oui, je veux faire ça.’ C’est unique, intéressant.
Connaissiez-vous les comics Doom Patrol avant ?
Non pas du tout. Mais j’ai fait des recherches et j’ai appris qu’il s’agissait d’un comic né au début des années 60 qui a définitivement été une influence pour les X-Men. Doom Patrol n’a pas aussi bien vécu dans le temps, il a dû y avoir entre 7 et 9 nouvelles incarnations de la Doom Patrol. Ils n’ont pas cessé de les tuer puis de les ramener à la vie. Donc c’est excitant de pouvoir les voir sur un écran, enfin.
Justement, vous et les autres acteurs êtes la première incarnation de la Doom Patrol sur un écran. Vous avez ressenti une pression à ce sujet ?
Evidemment, c’est toujours le cas. Mais je trouve aussi que c’est positif car ça permet à tout le monde de travailler plus sérieusement, de vouloir prendre des risques. Et c’est toujours ce que l’on veut voir quand on regarde du grand divertissement.
C’est quelque chose que l’on ne sait pas forcément, mais ce n’est pas vous qui êtes sous le costume de Robot-man. Comment est-ce que ça se passe sur le tournage ?
Riley Shanahan est un artiste qui s’occupe de la partie physique, c’est un mec vraiment génial. On collabore ensemble avec tous les acteurs, on lit le script, ce qu’on appelle un « scratch track », pour comprendre/assimiler la voix du personnage, ils l’écoutent. La spécificité de chacun de ces épisodes, de ces scripts, c’est qu’il n’y a aucun malentendu possible sur quel personnage va faire quoi et quand, tout est bien pensé. J’enregistre la voix et parfois Cliff, le pilote de course, apparaît dans le costume à cause de l’approche spéciale de cette histoire.
Etes-vous quand même sur le plateau quand vous n’êtes pas sous le costume ?
Parfois, oui.
Et c’était votre choix d’avoir recours à une doublure pour le personnage ?
Je ne peux pas être à deux endroits à la fois, c’est une raison pratique. Ça demande tout un village de personnes pour donner vie à ces personnages.
Est-ce difficile parfois de devoir uniquement jouer avec votre voix ?
Oui. Mais parfois c’est le meilleur de tous les jobs. Moi je travaille dans un studio et ça sort via la performance de Riley Shanahan dans le costume de Robot. C’est un processus amusant. Du moment que ça fonctionne.
Ce qu’il y a de bien avec Doom Patrol, c’est qu’il ne s’agit pas d’une série de super-héros qui tentent de sauver le monde, mais d’une série centrée sur des personnages qui tentent d’abord de se sauver. C’est une nouvelle approche, ça change.
Oui, ce sont des anti-héros. Ils sont beaucoup plus enfermés dans leurs sombres problèmes psychologiques, leurs problèmes relationnels. Ils ne s’aiment pas les uns les autres, ils ne sont pas intéressés à l’idée de sauver le monde, ils trouvent que les super-héros sont… je peux pas le dire, ils peuvent être vulgaires (rires). Mais ils pensent qu’ils sont surcotés. Doom Patrol c’est une bande décousue, c’est une famille dysfonctionnelle. Ils se soutiennent mais ne peuvent pas se blairer.
Et la relation entre les acteurs est aussi dysfonctionnelle sur les plateaux ?
Non. Oh non (rires). On est vraiment liés, on prend soin des autres. A chaque fois que vous faites un projet comme ça, vous devez vraiment accorder votre confiance aux autres.
Doom Patrol peut être très drôle et l’instant d’après très sombre. Comment gérez-vous ces deux tons diamétralement opposés ?
C’est extrêmement bien écrit. Qu’est-ce que je peux dire. Il y a des thèmes très sombres dans cette série, chaque personnage tente d’atteindre son propre salut, mais ils ne savent pas s’ils vont réussir. Sans les autres, ils ne peuvent pas aller loin mais dans le même temps ils se détestent fortement, même s’ils tiennent l’un à l’autre. Je pense que l’humour vient en fait de tout le sérieux qui se cache dessous. Et j’aime que ce soit sombre, que ce ne soit pas un truc sucré pour les gamins. Sans dire que ce n’est pas approprié pour les plus jeunes, mais c’est un matériel qui n’insulte pas le public en prétendant être quelque chose qu’il n’est pas.
La Doom Patrol a été présentée dans un épisode de la saison 1 de Titans…
(Il coupe) Je ne sais pas grand chose à propos de Titans, donc veuillez me pardonner pour ça. Je peux vous dire que Doom Patrol a son propre univers, c’est quelque chose de nécessaire [les deux séries ne partagent pas la même continuité, ndlr], même si on a utilisé la licence [des Titans], et j’espère que les fans nous pardonnerons pour ça. On se devait de faire un crossover et c’était cool voir de les Titans débarquer, de leur présenter nos personnages afin de les introduire. Mais ce sont deux séries bien séparées.
Donc on ne peut pas espérer une nouvelle rencontre entre les deux séries ?
Je ne sais pas. On m’envoie simplement les scénarios, je les lis et je joue (rires). Je ne peux pas parler du futur.
Quand on regarde votre carrière, on se rend compte que vous êtes énormément présent dans le monde des séries. Ça vous intéresse plus que celui du cinéma ?
Je suis juste content d’avoir un job. Donc ça dépend. Et puis maintenant, qu’est-ce que la télévision et qu’est-ce que le cinéma ? Doom Patrol est une série dont l’histoire se raconte en plusieurs épisodes mais chacun de ces épisodes est une sorte de mini-film. Ces 10 épisodes auraient pu être condensés en 2h pour en faire un film, mais le format de la série correspond mieux à l’histoire. On a plus de temps pour explorer ces personnages et il y a plus de matériel pour s’investir. Et puis les fans l’adorent. Donc si ça marche pour eux, ça marche pour nous.
Je ne sais si vous vous en souvenez, mais vous avez joué dans la série Scrubs…
Bien sûr que je m’en souviens.
Et parmi vos épisodes se trouve « My Screw Up » (Ma faute à moi, en VF), considéré comme l’un des meilleurs, l’un des plus forts de la série. Aviez-vous déjà ce sentiment au moment du tournage ?
Non. Non (rires). Mais si vous le dites, merci. Bill Lawrence qui a créé la série serait très heureux de l’entendre. C’est très gentil.
Vous avez gardé quelques souvenirs de votre passage sur Scrubs ?
Oui, de très amusants. Christa Lawrence [l’interprète de Jordan] et tout le monde étaient incroyables. C’était tourné à L.A. dans un très vieil hôpital abandonné, qui faisait aussi office de studio. Ils étaient tous très drôles. Je crois que je suis venu à deux ou trois occasions différentes, ils étaient vraiment drôles. C’était comme traîner avec une troupe de théâtre avec leur façon de travailler. Ils étaient vraiment bons.
Puisque vous êtes un homme de séries, en regardez-vous beaucoup ?
Actuellement je regarde beaucoup de documentaires liés à la cuisine. Je trouve ça fascinant. Et aussi des trucs concernant des tueurs en série. Je sais pas pourquoi, mais j’adore ça en ce moment. Donc ouais, de la nourriture et des serial killers en gros. Et je regarde aussi un peu trop les informations…
Si vous aviez le choix, vous seriez prêt pour une suite à La Momie ou George De la Jungle ?
J’ai déjà fait une suite de la Momie, deux fois ! Où étiez-vous ? (rires). Et pour George, quelqu’un d’autre l’a fait [l’acteur Christopher Showerman l’a remplacé en 2003].
Comment réagissent les gens quand ils vont croisent dans la rue ?
Ils me pointent du doigt et disent « Je peux avoir un selfie ?« , « C’est quoi votre nom ?« , « C’est vous… c’est quoi votre nom ?« . Des trucs comme ça. Ou alors « Tu me dois 50 dollars. Rembourse-moi. Je sais qui t’es !«
Est-il vrai que auriez pu être Superman ?
De nombreux mecs auraient pu l’être. Mais oui, j’ai fait des tests pour ce rôle. J’ai dû travailler avec le costume, c’était vraiment cool. J’avais même dû signer un accord de non-divulgation quand ils m’ont donné le script. Il était fantastique, c’était pas le même que celui avec Brandon Routh [sorti en 2006], il s’agissait de deux histoires différentes. C’était fantastique. C’était imprimé sur du papier rouge cramoisi avec de l’encre noire, comme ça on ne pouvait pas le photocopier. Ils m’avaient donné une heure pour le lire avant de leur renvoyer. C’était vraiment bien.
Et c’était avec J.J. Abrams, c’est ça ?
Oui, c’était le script de J.J. Abrams. C’était donc une déception… Mais bon, J.J. s’en est bien sorti depuis, pas de quoi pleurer.
Vous aussi…
J’en m’en sors.
Contenu exclusif. Ne pas mentionner sans citer PRBK.
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