Touchante, potache ou engagée : toutes les formes de comédie à l’honneur de cette 23eme édition du Festival de comédie internationale de l’Alpe d’Huez.

Présidé par José Garcia, le jury de cette 23e édition composé des comédiennes Sabrina Ouazani, Chloé Jouannet, du DJ star Bob Sinclar et du réalisateur Nicolas Benamou, a distingué trois films sur les huit en compétition. Tout nous sourit, première réalisation de Mélissa Drigeard, a reçu le Prix spécial du jury et ses deux comédiens principaux, Elsa Zylberstein et Stéphane De Groodt se sont vu décerner les deux Prix d’interprétation. Tiercé gagnant donc pour cette comédie sensible aux allures de vaudeville qui, par-delà l’adultère, évoque avec plus d’émotion que d’humour les aléas de la vie conjugale. Sur des dialogues affûtés, les deux lauréats excellent au diapason dans le registre Je t’aime moi non plus et sont entourés d’une belle troupe. Notamment l’exceptionnelle Émilie Caen, dont « le monologue du petit déjeuner » d’une justesse infinie restera dans les annales. Tout nous sourit sort le 8 avril.

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Michaël Youn, récompensé au Festival de l’Alpe d’Huez : « Le soutien de la presse, je ne m’y attendais pas »

Michaël Youn est l’autre champion de ce millésime 2020. Son Divorce Club, grosse farce zéro complexe qui retrace les tribulations, entre déprime XXL et euphorie sous forte ébriété, d’un groupe de divorcés bien décidés à profiter de leur célibat pour le meilleur et pour le pire ! L’institution du mariage prend cher et certains aphorismes sur le sujet sont irrésistibles. Derrière l’humour potache, un peu moins trash qu’auparavant toutefois, Michaël Youn confirme, après Fatal, un petit côté fleur bleue et romantique qu’il peine à dissimuler derrière l’outrance. On n’est pas dupe. Ce mariage des contraires a séduit le jury, qui a décerné le Grand Prix du Festival à Divorce Club, mais également les journalistes du jury de la presse qui l’ont plébiscité. Le 25 mars, en salle.

Enfin, la comédie sociale Mine de rien, réalisée par le comédien Mathias Mlekuz, s’est vu décerner Le Prix du public, sans doute la plus belle des récompenses de ce festival où chacun peut, à l’issue des projections, exprimer son avis. Le film suit l’itinéraire de mineurs au chômage qui, après la fermeture sans préavis de leurs puits, imaginent un projet fou : transformer le site promis à la destruction en parc d’attractions fait de bric et de broc. Une manière de reprendre leur destin en main, de conserver leur dignité tout en rendant hommage à leur culture ouvrière. Le public a ovationné cette comédie de la générosité et de l’entraide qui s’inscrit dans la veine sociale et politique de The Full Monty. Très ému, le réalisateur, qui a mis six ans à monter ce projet, avec le soutien d’Arnaud Ducret, son comédien principal, a transmis son émotion aux festivaliers en dédiant Mine de rien à son grand-père immigré polonais, qui est descendu dans la mine à l’âge de 13 ans. Un prix que Mathias Mlekuz a souhaité également assortir d’une dédicace au « génie ouvrier de sa région natale, le Nord-Pas-de-Calais ». Un film à voir en famille le 26 février.

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Beaucoup de journalistes, à commencer par votre serviteur, ont regretté l’absence au palmarès de Forte, la véritable pépite de ce millésime 2020, signée Katia Lewkowicz. Vous aussi vous adorerez Nour, une véritable Bridget Jones orientale, incarnée avec un humour ravageur et autant de sensibilité par la formidable Melha Bedia (la petite sœur de Ramzy), qui en co-signe également le scénario. Cette fille-là est une immense artiste, elle a du cœur, une personnalité de dingue, une vis comica inouïe : a star is Born ! Forte sera, c’est certain, l’un des cartons du printemps. A voir séance tenante dès le 18 mars.

Julien Barcilon

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