L’épidémie de coronavirus a remis en lumière Contagion, le film de Steven Soderbergh sorti en 2011. Ce regain de popularité du film s’explique par la pertinence de son intrigue. Le scénariste Scott Z. Burns est revenu sur l’écriture du scénario.

Scott Z. Burns est connu pour ses scénarios coups de poing et implacables sur des affaires réelles ou inspirés de faits historiques et scientifiques. Avant de signer les scripts de The Laundromat : l’affaire des Panama Papers, disponible sur Netflix, ou de The Report, disponible sur Amazon, le scénariste américain avait offert en 2011 une histoire incroyable, qui se revèle pertinente aujourd’hui, à Steven Soderbergh : celle du film Contagion avec Matt Damon, Marion Cotillard, Kate Winslet, Bryan Cranston, Laurence Fishburne et Jude Law.

Le long-métrage suit la bataille entre le Centre de Prévention et de Contrôle des Maladies, les industries pharmaceutiques et le gouvernement pour analyser un virus dévastateur et trouver un vaccin pour enrayer la pandémie qui menace le monde. Contagion soulève aussi les peurs profondes des citoyens à travers un blogueur militant qui crie au complot. Difficile de ne pas faire le parallèle avec l’épidémie de coronavirus qui sévit en ce moment même à l’échelle globale.

Un scénario scientifiquement réfléchi

Pour Variety, le scénariste Scott Z. Burns est revenu sur l’écriture du film et le contexte actuel. Il explique que l’idée du scénario a germé dans sa tête suite à de multiples conversations avec son père sur la grippe aviaire et la rapidité de propagation d’un virus. Le scénariste voulait aussi un film choral et s’est inspiré de la construction narrative de Traffic. Il a donc proposé à Steven Soderbergh, avec qui il avait déjà travaillé sur The Informant, un film sur une pandémie qui soit basé sur des faits scientifiques exacts.

Pour que le scénario de Contagion soit cohérent, Scott Z. Burns a fait de nombreuses recherches pendant trois ans : « J’ai rencontré le Dr. Larry Brilliant, épidémiologiste, qui a participé à l’éradication de la variole dans les années 1960. Et Larry m’a présenté Ian Lipkin, un virologue de l’université de Columbia. J’ai passé beaucoup de temps avec ce dernier à parler du fonctionnement des virus et de la probabilité d’émergence des prochains virus dans le monde. Il a alors promis de m’aider si je mettais un point d’honneur à rendre le film scientifiquement substantiel. »

Contagion fait écho au coronavirus

Le scénariste explique que sa plus grande découverte fut celle des écotones qui sont des zones de transition écologique entre deux écosystèmes, qui permettent parfois à des bactéries de se propager. Si certaines d’entre elles n’atteignent pas les êtres humains, d’autres peuvent contaminer les chauve-souris et les cochons et les humains deviennent alors vulnérables. Il explique que tout cela est dû au fait que les hommes se sont appropriés des espaces qui ne leur étaient pas destinés.

En ce qui concerne le parallèle établi entre Contagion et l’épidémie actuelle de coronavirus, Scott Z. Burns n’est pas surpris : « Ce que nous avons fait avec les scientifiques impliqués et Steven, c’est la meilleure estimation de ce qui se passerait en cas de pandémie. Nous aurions probablement emprunté la même voie si le SARS, qui est également un coronavirus, avait suivi le même chemin. Je fais confiance aux scientifiques et je ne suis pas surpris qu’ils aient eu raison ». En revanche, le scénariste confie qu’il n’aurait jamais pu envisager un président aussi peu préoccupé par la situation ni le discrédit jeté sur les scientifiques et les personnels de santé qu’il sait extrêmement investis.

La bande-annonce de Contagion :

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