Dix ans. C’est le temps qu’il a fallu à Stéphane Courbit et sa société Banijay pour devenir le numéro de la production télé… au monde ! Une position de leader incontesté qui fait suite
au rachat du néerlandais Endemol Shine annoncé samedi. Banijay a acquis 100 % du capital de son principal concurrent, auprès notamment de Walt Disney, pour un montant que la presse estime à deux milliards d’euros. Stéphane Courbit se trouve alors à la tête de programmes aussi divers et à succès que TPMP, Koh-Lanta, Black Mirror, Fort Boyard, Versailles… C’est ce qu’on appelle le grand écart. Mais tout a commencé par Ciel, mon mardi de Christophe Dechavanne.

Coucou, c’est Dechavanne et Arthur

Nous sommes en 1990, et Stéphane Courbit n’est pas encore producteur, seulement un simple téléspectateur. Il assiste à l’enregistrement d’un Ciel, mon mardi, et à la fin, va discuter avec l’animateur, lui propose un concept d’émission, et décroche un stage dans sa boîte de production Coyote. Là, il participe au lancement de Combien ça coûte ? Et Coucou, c’est nous, avant de se brouiller avec
Dechavanne et de trouver du réconfort chez un autre animateur vedette, Arthur, avec lequel il monte Case Productions et produit par exemple Les Enfants de la télé. La société, devenue ASP, est rachetée par Endemol, dont Stéphane Courbit devient le président de la filiale française, avec pour fait d’armes,
un certain Loft Story.

Dans la cour des très grands

Devenu incontournable, le producteur quitte Endemol, et enchaîne coup sur coup, en 2007 et 2008, la création de la holding LOV puis de Banijay, qui va multiplier les acquisitions, et pas des moindres : Air Productions de Nagui et H2O Productions de Cyril Hanouna, pour la France, mais aussi des boîtes de production en Allemagne, au Danemark, en Australie et même aux Etats-Unis. Dès 2014, il s’impose comme
le premier producteur de flux en France, avec 1.551 heures de programmes, dont 866 heures de talk-shows d’Hanouna. Mais c’est la fusion avec Zodiak qui fait entrer Banijay dans la cour des très grands, dans le top 4 (avec ITV, Endemol Shine et Fremantle). La holding récupère au passage des sociétés importantes comme Adventure Line (Koh-Lanta, Fort Boyard), KM Production (Le Grand Journal, les César) ou Zodiak Kids (les dessins animés Totally Spies et Marsupilami).

Toujours du flux et un peu plus de fiction

Avant même l’acquisition d’Endemol Shine, Banijay représentait déjà 20.000 heures de programmes pour le monde entier. Un record maintenant prêt à exploser avec toujours du flux (Les Douze coups de midi, Miss France, MasterChef, Big Brother…), mais aussi de la fiction, et de la fiction qualité puisque le catalogue d’Endemol comprend aussi Black Mirror et Peaky Blinders. Banijay devrait ainsi tripler de taille, et dégager quelque trois milliards d’euros de revenus par an. Ciel !

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