A l’occasion des élections municipales,
LCI délocalise l’interview politique de sa
Matinale dans plusieurs villes. Mardi, Bordeaux accueillera ainsi Elizabeth Martichoux et ses équipes qui organisent l’Interview politique, pour l’occasion transformée en débat entre candidats. Suivront Perpignan le 27 février et Rouen le 5 mars.
Pour l’ex de RTL, ces émissions en direct des villes sont l’occasion de « sortir de notre bocal ». Élizabeth Martichoux a répondu aux questions de 20 Minutes,
partenaire de LCI pour ces émissions spéciales Municipales.
Qu’est-ce que ça change d’être sur place plutôt qu’en studio à Paris pour traiter les élections municipales ?
Pour moi, ça va au-delà du symbole. Ce dispositif souligne l’intérêt que l’on porte à l’élection municipale. Quand on reçoit les candidats dans notre studio parisien, on les reçoit de manière statutaire. Là, même si on ne peut pas prétendre sentir le terrain en restant si peu de temps, on impose une dimension locale au débat ou à l’interview. On parle vraiment de l’élection locale. Et puis, franchement, c’est sympa d’être sur le terrain, de prendre l’air, de sortir de notre bocal…
L’élection parisienne semble accaparer l’essentiel de l’attention médiatique.
Bien sûr, c’est une élection capitale, et on y consacre beaucoup de temps. Mais il n’y a pas que Paris… Bordeaux, où nous serons mardi, est la ville la plus chère en immobilier derrière Paris, c’est un enjeu fort. Et puis politiquement, il y a cette quadrangulaire qui s’annonce avec Philippe Poutou en invité surprise. C’est passionnant. Se pencher sur les élections locales, c’est indispensable pour une chaîne qui se définit comme la chaîne de la politique.
Comment travaillez-vous pour que vos questions soient en phase avec les problématiques locales, et pas trop générales ?
On favorise les débats aux interviews classiques. Alors, on se focalise sur des thématiques plutôt que sur des questions. Je suis en retrait et on met la priorité à l’échange entre candidats. On bâtit un échange qui permet à des candidats pas forcément identifiés au niveau national de se rencontrer. On montre les enjeux et les rapports de force.
Et puis dans toutes les villes il y a quand même des thématiques très comparables, par exemple la dimension environnementale. Les mêmes questions se posent un peu partout, tout le monde est confronté à un enjeu mondial, la qualité de l’air dans les villes, par exemple. Et puis le logement, la sécurité…
Le ton employé par les intervieweurs politiques à la télévision est aujourd’hui très scruté avec parfois des suspicions de sympathie envers certains candidats… Comment gérez-vous cette observation permanente ?
On ne peut pas y échapper, c’est la « trip advisorisation » de la société. Mais ces procès d’intention sont de mauvais procès. Ce ne sont pas nos préférences politiques, réelles ou supposées, qui mènent les interviews. J’adapte mes questions à mon interlocuteur, son rythme, sa façon de répondre, parfois à côté, à son expérience… On n’est pas tous fait du même bois ou de la même eau. Ce sont les interlocuteurs qui imposent le rythme, l’intensité, le style, le journaliste s’adapte. A la fin, le plus important ce sont les réponses que l’on obtient.
A la fin de chaque débat, vous posez une question des internautes de 20 Minutes. Elles sont comment ces questions ?
Dans la première émission, à Lyon, j’ai pris la liberté d’en poser trois et non une seule parce qu’elles étaient très intéressantes, pointues, directes… Et à l’avenir je les poserai en début d’émission parce que ça donne un élan et une légitimité à l’interview.
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