- L’acteur Jean-Paul Belmondo, légende du cinéma français, est mort ce lundi à l’âge de 88 ans.
- En soixante-quatre ans de carrière, Jean-Paul Belmondo a tourné pas moins de 88 films, alternant cinéma d’art et essai et grands succès populaires.
- Retour sur les différentes facettes de la filmographie de ce monstre sacré.
Un acteur caméléon. Jean-Paul Belmondo, monstre sacré du cinéma français, est mort ce lundi à l’âge de 88 ans. En soixante-quatre ans de carrière,
Jean-Paul Belmondo a tourné pas moins de 88 films, alternant cinéma d’art et essai et grands succès populaires. Retour sur une carrière aux multiples facettes.
Le jeune premier de la Nouvelle Vague
Jean-Paul Belmondo a 25 ans, quand Jean-Luc Godard, alors critique aux Cahiers du cinéma lui propose de jouer dans un court métrage, Charlotte et son Jules. L’acteur hésite, mais accepte sous l’insistance de sa compagne, Renée Constant, dite Élodie Constantin, une danseuse avec laquelle il se marie en 1959.
Claude Chabrol lui propose de tourner A double tour, après l’avoir vu dans le court-métrage de son ami Jean-Luc Godard. lui confie son premier grand rôle en 1960, aux côtés de Jean Seberg, dans A bout de souffle, l’histoire d’un tueur en cavale, amoureux d’une fille à Paris. Un succès critique et public, considéré comme le manifeste de la Nouvelle Vague.
Si derrière la caméra, Jean-Luc Godard impose une nouvelle façon de mettre en scène, Jean-Paul Belmondo révolutionne la manière de jouer en imposant un naturel et une modernité qu’on n’a jamais vu auparavant. Avec Jean-Luc Godard, il tourne encore Une femme est une femme (1961) et Pierrot le fou (1965), une odyssée où il retrouve Jean Seberg.
Jean-Pierre Melville, admiré des cinéphiles mais ignoré du public, décide d’engager les deux figures emblématiques de la Nouvelle Vague, Emmanuelle Riva (Hiroshima mon amour) et Jean-Paul Belmondo pour son film Léon Morin prêtre, dans lequel l’acteur, magistral, enfile la soutane. En 1969, il tourne La sirène du Mississipi avec une autre grande figure de la Nouvelle vague, François Truffaut.
Le cascadeur charmeur des films d’aventures
Tak tak badaboum ! Jean-Paul Belmondo est aussi un acteur très physique, adorant faire lui-même ses cascades sans doublure, au début des années 1960, Jean-Paul Belmondo s’impose ainsi en héros pétaradant de films d’aventures ou de cape et d’épée, devant la caméra de Philippe de Broca pour Cartouche. Un grand succès populaire de l’année 1962 qui attire quelque trois millions de spectateurs en salles.
Il retrouve le metteur en scène pour quelques autres gros succès retentissants, les films course-poursuites L’homme de Rio (1964), Les tribulations d’un Chinois en Chine (1965), Le Magnifique (1973) et L’incorrigible (1975).
Avec Gérard Oury, il fait un casse dans Le Cerveau (1969) et devient un pilote hors pair dans L’As des as (1982) pour Gérard Oury. La page de la Nouvelle Vague est tournée, Bebel est n°1 au box office. Avec Georges Lautner, il joue à Flic ou voyou en 1979, puis les agents secrets dans Le professionnel en 1981.
La recette est toujours la même : scènes d’action, cascades, bagarres, humour et une jolie femme qui tombe sous son charme… A cette époque, on attend le prochain Belmondo comme on attend de nos jours le prochain James Bond.
Le policier dans des œuvres majuscules
Jean-Paul Belmondo s’est aussi illustré dans de nombreux polars. Il s’attaque au genre dès 1963 avec deux polars majuscules signés Jean-Pierre Melville, L’aîné des Ferchaux et Le Doulos, tous deux sortis en 1963).
Il enchaîne avec Borsalino, dans lequel il partage l’affiche de l’autre grande vedette masculine de l’époque, Alain Delon (Jacques Deray, 1970), mais aussi notamment Le Corps de mon ennemi (Henri Verneuil, 1976), et le culte Peur sur la ville (Henri Verneuil, 1975).
Le héros vieillissant
Dans Un singe en hiver d’Henri Verneuil en 1962, Jean Gabin vieillissant disait au personnage campé par Jean-Paul Belmondo : « Viens que je t’embrasse, t’es mes 20 ans ».
Dans les années 1980, le public se fatigue des Tak tak badaboum de Bébel. « Pour l’intelligentsia parisienne, j’étais devenu un cascadeur », analysera l’interprète du Marginal de plus en plus Solitaire, son premier gros échec commercial en 1987. « Le polar de trop. J’en avais marre et le public aussi », confessera
le comédien.
Le chant du cygne d’un Belmondo vieillissant sera mis en scène par Claude Lelouch dans Itinéraire d’un enfant gâté en 1988, puis dans Les Misérables en 1995. Jean-Paul Belmondo retourne alors vers ses premières amours, le théâtre, où il endosse de grands rôles comme Cyrano de Bergerac en 1990. Ses problèmes de santé l’écartent des studios en 2001. Alors qu’on ne pense plus le revoir à l’écran, chaque nouvelle tentative est plus cruelle, comme dans Un homme et son chien (2008) de Francis Huster. Ironie du sort, l’histoire d’un vieillard que la société rejette.
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