« Aya et la sorcière » était diffusé en avant-première au Festival Lumière. Entre respect des thématiques et rupture des traditions du studio Ghibli, le film de Gorō Miyazaki a-t-il séduit le public lyonnais ?
Le Festival Lumière a réservé une surprise de taille à ses spectateurs en proposant l’avant-première mondiale du film Aya et la sorcière, nouvelle production forcément très attendue des studios japonais Ghibli. Ce troisième long métrage signé Gorō Miyazaki, fils du légendaire Hayao Miyazaki, a-t-il comblé les attentes des lyonnais présents à la séance ?
L’une des thématiques principales d’Aya et la sorcière est celle de l’héritage. Bien sûr, il y a ce lien entre la petite Aya et sa volonté de devenir une sorcière, sans même savoir que sa mère – qu’elle n’a pas connue – était elle-même une adepte de la magie noire. Mais cette même connexion relie Gorō Miyazaki et son illustre père, puisque Aya et la sorcière est tiré d’un roman de l’auteure britannique Diana Wynne Jones, dont Hayao Miyazaki avait déjà adapté le livre Le Château de Hurle sous le titre du Château ambulant.
Dans Aya et la sorcière, tous les ingrédients qui ont fait par le passé le succès des studios Ghibli semblent réunis : une petit fille espiègle et rebelle enchaîne les bêtises et désire apprendre la magie après avoir été adoptée par une sorcière et son démon de mari. Il y a dans ce film beaucoup d’humour, mais étonnamment assez peu d’émotion, l’intrigue n’exploitant pas vraiment la nature orpheline de son héroïne si ce n’est pour évoquer parfois que son meilleur ami lui manque. Insistant davantage sur le côté farceur que nostalgique d’Aya, le long métrage surprend en éludant complètement le personnage de la mère, bien que de vagues indices sur son passé et sa relation avec les parents adoptifs de la fillette nous sont néamoins donnés.
L’attraction principale du film est bien entendu son aspect visuel. S’il est arrivé par le passé que des productions Ghibli emploient des techniques d’images de synthèse, jamais encore un film du studio n’avaient été entièrement produit en CGI. C’est désormais chose faite avec Aya et la sorcière pour un rendu certes convenable d’un point de vue technique, mais qui ne possède plus cette part de magie qui avait fait par le passé toute l’originalité des films Ghibli. Parfois convaincant, parfois franchement moche, l’animation du long métrage ne laisse en tout cas pas indifférent.
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