Un quart de siècle après la publication du livre et vingt ans après le film, « High Fidelity » est de retour sous forme de série, dans une version liftée qui colle à l’esprit de l’auteur Nick Hornby.
Pendant les 25 ans entre la sortie du livre et celle de la série, mise en ligne vendredi sur la plateforme Hulu aux Etats-Unis, l’univers du disque et de la musique, éléments centraux de « High Fidelity », ont connu une révolution.
Ironie du sort, comme l’a souligné l’écrivain et scénariste britannique Nick Hornby dans une tribune publiée par le magazine Rolling Stone, le vinyle, que tout le monde pensait condamné en 1995, est en passe de survivre au CD.
Le magasin de disques 33 tours, plaque tournante du livre situé à Londres et du film, à Chicago, paraît donc tout à fait à sa place dans le Brooklyn de 2020.
Les scénaristes Sarah Kucserka et Veronica West, auxquelles s’est joint Nick Hornby en cours de route, ont en revanche donné un coup de modernité à cette histoire de trentenaire blanc en le remplaçant par une héroïne métisse et bisexuelle.
Zoë Kravitz, fille du chanteur Lenny Kravitz et de l’actrice Lisa Bonet qui jouait dans le long métrage, campe une Rob (surnom de Robin) convaincante, dont la mélancolie et la nonchalance inspirée rappellent bien le personnage d’origine.
Les dialogues sont assez enlevés pour permettre de faire tomber le « quatrième mur », celui qui sépare l’acteur du téléspectateur, et faire s’adresser le premier au second.
En 1995, la culture « nerd » –celles des ultra-passionnés– était émergente mais encore marginale. En 2020, elle est omniprésente et dominante, de « Star Wars » à « Game of Thrones ».
Rien d’étonnant, donc, à voir aujourd’hui une trentenaire obsédée par la musique, les disques et les playlists, comme Rob, propriétaire du magasin Championship Vinyl.
Les seconds rôles étoffent bien cette série de dix épisodes même si la folie réjouissante de Jack Black, révélation du long métrage, manque parfois.
Restait l’écueil de la bande-son elle-même, un quart de siècle plus tard.
Avec l’aide de Questlove, batteur et co-fondateur du groupe hip-hop The Roots, la production a réussi ce voyage dans le temps, en intégrant avec sensibilité de la musique actuelle, notamment du rap.
« High Fidelity » fait le pari de l’adhésion à un univers plutôt que de l’accroche au rythme, quitte à se contenter d’un scénario allégé, sans histoires parallèles.
Produite pour Hulu, filiale de Disney, la série n’a pas encore officiellement de diffuseur français.
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