En 2010, Tim Burton adapte les célèbres aventures d’Alice, l’héroïne de Lewis Carroll. Une œuvre fascinante et novatrice diffusée ce soir sur France 4, qui repose beaucoup sur les effets spéciaux.
Mai 2009. Salle de conférence des Studios Disney, en Californie. Face aux producteurs fascinés, un Tim Burton survolté explique son projet de filmer « sa » version d’Alice au pays des merveilles, que Walt Disney avait déjà adapté en 1951. « Alice, c’est moi. Comme elle, la réalité ne m’intéresse pas et j’aime me réfugier dans mes rêves. Le mot “normal” me terrifie ! » Hochements de têtes admiratifs…
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Les pontes de Disney ne sont pas rancuniers : Burton a débuté chez eux, en 1979, comme dessinateur (Taram et le Chaudron magique et Rox et Rouky). Il s’y ennuyait tant qu’il a fini par claquer la porte, en lançant : » Leurs dessins sont trop conventionnels ! » Trente ans plus tard, le réalisateur de Beetlejuice et d’Edward aux mains d’argent revient par la grande porte avec un défi de taille : plonger dans son univers gothique et étrange l’héroïne imaginée par l’Anglais Lewis Carroll en 1865.
La couleur des rêves de Burton
Mais cette fois, Alice n’est plus une enfant. Elle a 19 ans et un corps de jeune femme : celui de l’actrice Mia Wasikowska, une beauté australienne de 20 ans, ex-ballerine remarquée dans la série En analyse. Tombée par accident dans l’Underland (le monde d’en dessous), Alice va croiser le Lapin blanc, le Chat du Cheshire, mais aussi une effrayante Reine Rouge (Helena Bonham Carter, impeccable). Heureusement, Alice trouvera du soutien auprès du Chapelier fou, joué avec panache par Johnny Depp, acteur fétiche de Tim Burton.
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L’intégralité du périple d’Alice se déroule dans un monde où la couleur verte est omniprésente, du début à la fin du film. Les décors du monde réel ont été filmés en 35 mm dans un immense hangar, en Angleterre, où toutes les pièces ont été peintes du sol au plafond. Au fait, pourquoi ce vert ? « La couleur de mes rêves », tranche Burton, laconique, qui sait pourtant que les producteurs ne lui pardonneront aucun faux pas avec un budget de 200 millions de dollars. Pour la première fois, le réalisateur va massivement user d’effets spéciaux, certes coûteux, mais autrement plus malléables que de vrais décors.
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Pendant cinq mois, une équipe de cinquante graphistes va ainsi réaliser, dans les studios de Culver City, près de Los Angeles, 2 500 trucages numériques pour animer la plupart des personnages, du Lapin blanc au Valet de cœur, et pour convertir le film en 3D. « Dans ce monde virtuel, il n’y a que moi et Alice qui soient bien réels », plaisante Johnny Depp. Il a raison : même la terrible reine, la seule à voir rouge dans ce monde vert, est factice. Pour faire artificiellement enfler la tête de cette naine hydrocéphale, les ingénieurs ont utilisé une Dalsa, caméra numérique haute définition à 4 000 lignes de résolution. À l’image, la frayeur est garantie. ‘Comme dans mes pires cauchemars’, s’amuse Tim Burton.
Alice au pays des merveilles, est diffusé jeudi 26 décembre à 21h05 sur France 4.
Jean-Baptiste Drouet
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