En janvier 2020, Sarah Abitbol a révélé avoir été violée par son ancien entraîneur, une expérience traumatisante racontée dans son livre « Un si long silence ». La patineuse artistique a brisé l’omerta, permettant à d’autres anciennes athlètes de sortir elles aussi du silence. Invitée lundi 22 juin 2020 de Faustine Bollaert dans son émission « Ça commence aujourd’hui » sur France 2, Anne-Line Rolland a raconté qu’elle avait été violée dès l’âge de 12 ans.
Lorsque Sarah Abitbol a révélé avoir été victime de viols dans son adolescence, et ce durant deux ans, elle savait d’ores et déjà très bien qu’elle n’était pas la seule à avoir été agressée par son entraîneur, en qui elle avait pourtant toute confiance. Mais c’est justement pour briser l’omerta qui règne dans le monde du patinage artistique qu’elle a choisi de tout raconter dans son livre Un si long silence publié en janvier dernier aux éditions Plon.
À l’époque de ces révélations qui ont fini par faire bouger les choses – puisque Didier Gailhaguet a quitté la présidence de la Fédération française des sports de glace -, une autre patineuse avait livré son témoignage à L’Obs. Il s’agit d’Anne-Line Rolland.
Lundi 22 juin 2020, cette dernière était l’invitée de Faustine Bollaert pour son numéro de Ça commence aujourd’hui (France 2) consacré aux drames personnels qui se sont transformés en combats. L’ancienne patineuse a expliqué avoir été violée durant plusieurs années par son entraîneur, Pascal Delorme, qui était également entraîneur pour l’équipe de France. La première agression sexuelle s’est déroulée alors qu’elle n’avait que 12 ans et demi.
Repérée lors d’un stage de jeunes talents organisé chaque année par la fédération, Anne-Line Rolland a quitté le domicile familial pour intégrer le club de Nancy dirigé par Pascal Delorme. Elle lui accordait toute sa confiance et espérait qu’il ferait d’elle une championne. « Il avait une double personnalité. Avec nous, il pouvait être très protecteur. Il s’occupait de moi, de mes déplacements, pour m’emmener à l’entraînement. Quand je n’avais pas cours, j’allais chez lui puisqu’il fallait me raccompagner à la patinoire le soir. (…) Il était très bienveillant, il s’occupait de mes repas. Mais il était aussi très, très violent. À l’entraînement, il pouvait être très dur« , a-t-elle raconté à Faustine Bollaert. Les agressions ont essentiellement eu lieu chez lui, « tous les jeudis, pendant une année« . « Au début, c’était : ‘Viens sur mes genoux, on va regarder la télé’, et au fur et à mesure, il allait plus loin« , a confié Anne-Line Rolland. Elle savait alors que personne ne la croirait si elle en parlait, tant son entraîneur était apprécié et protégé.
Fort heureusement, lorsqu’elle a finalement porté plainte à l’âge de 16-17 ans, avec le soutien de ses parents, elle est tombée à la brigade des mineurs sur une équipe à l’écoute et qui n’a jamais douté de ses récits. Pascal Delorme avait finalement écopé de dix ans de prison. Vingt après les faits, Anne-Line Rolland déplore le manque de soutien.
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