Le groupe de rock anglais Genesis a donné les 20, 21 et 22 septembre à la Utilita Arena de Birmingham (Angleterre) le coup d’envoi de sa tournée très attendue cet automne au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. Ce The Last Domino? Tour est d’autant plus attendu qu’il avait dû être repoussé à deux reprises pour cause de Covid-19. Mais cette tournée a surtout ceci de particulier qu’il s’agit d’un adieu à la scène : selon Phil Collins, de santé fragile, ce sera la der des der pour Genesis.

Phil Collins ne tient plus les baguettes

Le trio Phil Collins, Mike Rutherford et Tony Banks, qui n’avaient pas joué ensemble depuis 2007, est épaulé à la guitare et à la basse par leur fidèle musicien de scène Daryl Stuermer, tandis que la batterie est assurée par Nicholas Collins, 20 ans, le fils de Phil Collins. Ce dernier jouait déjà assis et marchait avec une canne durant sa tournée solo en 2016. Aujourd’hui, à 70 ans, souffrant des vertèbres et de la hanche, il n’est plus, de son propre aveu, en état de tenir les baguettes. Il tient donc le micro, assis, au centre de la scène. C’est vers lui que sont d’abord tournés tous les regards et tous les doutes.

« Collins serpente durant Invisible Touch, ajoutant l’énergie amère du divorcé devenue la marque de fabrique de ses débuts en solo ; Tonight Tonight, Tonight sonne beaucoup plus sombre et atmosphérique que lorsqu’il tournait en boucle sur MTV« , raconte le journaliste du Guardian Alexis Petridis. Quant au méga hit Mama, « il reste authentiquement flippant depuis presque 40 ans. Et peut-être même encore plus effrayant : Collins interprète la section de grognements et de rires moqueurs éclairé par en-dessous en rouge, ce qui altère son visage de façon délibérée, une vision qui pourrait venir vous hanter au petit matin. »

Charisme « intact »

Cependant, Phil Collins reste pince-sans-rire entre les morceaux et sait toujours user d’auto-dérision, comme lorsqu’il « pointe de façon moqueuse vers lui-même quand il arrive à la phrase : un corps parfait et un visage parfait, dans I Can’t Dance », premier titre du rappel, rapporte le journaliste du Guardian. Surtout, « sa voix sonne toujours puissante », assure-t-il.

Andy Green de Rolling Stone est d’accord. Dès le second morceau, Turn it On Again, « tout doute sur la capacité de Collins à mener le groupe a fondu dès la fin du premier couplet. Il n’a peut-être plus la gamme vocale qu’il avait en 1987 ni même en 2007, mais sa voix est toujours capable de puissance et de conviction, et son charisme est intact », écrit-il.

L’état de Phil Collins interroge

« Je ne sais pas ce que vous voyez, mais je vois un homme de 70 ans avec un handicap faisant tout son possible et ça me va« , a écrit un fan sur Twitter. D’autres ont souligné qu’il aurait pu « rester à la maison » mais a préféré donner encore un peu de joie aux fans. 

Avouons-le, pour ceux qui n’étaient pas aux concerts de Birmingham et n’ont vu comme nous que les vidéos, il y a de quoi s’interroger. La voix de Phil Collins est loin d’être intacte et déraille régulièrement. Certains passages font souffrir et même trembler : est-ce bien raisonnable ? Tiendra-t-il la longueur de cette ultime tournée de 37 dates prévue pour durer jusqu’à la mi-décembre ? Ce qui n’enlève rien à son courage, au contraire.

Nicholas Collins est « la colonne vertébrale » du groupe sur scène

Le journaliste de Rolling Stone défocalise le regard et s’intéresse au jeune Nicholas Collins, qu’il considère comme « la colonne vertébrale de cette nouvelle incarnation de Genesis« . Pour lui, le batteur âgé de 20 ans est en grande partie responsable de ce qu’il estime être « l’un des concerts de retrouvailles les plus satisfaisants de ces dernières années ».

Il « joue les parties de son père avec une remarquable précision. Il a l’âge exact que Phil Collins avait quand il a rejoint le groupe, et le mélange d’ADN, et d’années de travail avec son groupe solo ont payé de façon incroyable« , écrit-il. « La fierté du père » était d’ailleurs « claire pour tout le monde dans le stade » lorsqu’il le couvait du regard tout en mimant parfois les parties de batterie qu’il ne peut plus assurer, souligne-t-il encore.

Les surprises de la setlist

Concernant la setlist, elle alterne les hits radio des années 80 tels que Invisible Touch, Land of Confusion et No Son of Mine, avec ceux de l’ère Peter Gabriel dans la première moitié des années 70 comme I Know What I Like (in Your Wardrobe).

Le show recèle aussi quelques vraies surprises comme Duchess (album Duke), pas joué depuis 1981, ou un mini-set acoustique avec That’s All, Follow You Follow Me, ainsi qu’une version radicalement différente, dépouillée et émouvante selon les témoins, de The Lamb Lies Down on Broadway. En final, le majestueux The Carpet Crawlers (ci-dessous) arrive à point pour faire pleurer les anciens.

La setlist de Genesis du 20 novembre 2021 à Birmingham

Duke’s End
Turn It on Again
Mama
Land of Confusion
Home by the Sea
Second Home by the Sea
Fading Lights
The Cinema Show (instrumental)
Afterglow
That’s All
The Lamb Lies Down on Broadway
Follow You Follow Me
Duchess
No Son of Mine
Fifth of Fifth (instrumental)
I Know What I Like (In Your Wardrobe)
Domino
Throwing It All Away
Tonight, Tonight, Tonight
Invisible Touch
Rappel :
I Can’t Dance
Dancing With the Moonlit Knight (premier couplet)
The Carper Crawlers

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