En douze albums studio, The Divine Comedy a construit un ton : de la pop, du baroque, de l’humour féroce. Sur son dernier disque, Office Politics, la tête pensante Neil Hannon s’est amusée en faisant un pas de côté, vers le synthétiseur, la new wave. Rien de surprenant pour autant, dit-il : « J’ai 48 ans, je n’ai plus besoin de prouver que je peux faire de grands albums orchestrés, je l’ai suffisamment fait […] Tout ce qui est là était déjà là sur mes albums précédents, mais vous n’aviez pas remarqué« .
Ses chansons ont la farce évidente, celle des machines qui prennent vie et contrôlent les hommes ou la beauté simple d’une ballade sur un couple tout à fait normal.
J’ai toujours admiré l’héroïsme chez les gens normaux, pas besoin de sauver des enfants pour être un héros ; déjà, survivre à la vie elle-même est déjà un boulot sacrément compliquéNeil Hannon, The Divine Comedy
Mais le Nord-Irlandais a aussi l’époque un peu morose : une chanson, Dark Days Are Here Again, écrite au lendemain de l’élection de Donald Trump, et une fatigue évidente – chez lui cela reste un flegme charmant – face au monde qui s’offre à nous, le Brexit en étant la face la plus visible. Il dit aussi de nos temps : « La vie n’était pas parfaite mais ça allait et soudain on se dit : ‘Oh, plus personne ne se parle, et si on inventait des réseaux sociaux pour que tout le monde puisse s’exprimer, en permanence… sur pas grand-chose’. »
C’est un monde détraqué, on tourne à l’envers et c’est en partie à cause de ce que nous, les humains, avons inventéNeil Hannon, The Divine Comedy
Neil Hannon, acide, drôle et intelligent. Cela fait beaucoup d’arguments pour s’offrir une soirée avec The Divine Comedy.
The Divine Comedy, époque déglinguée contre gens normaux–‘—-‘–
The Divine Comedy, Office Politics (Divine Comedy Records/Pias). Album disponible. En concert le 28 octobre à Paris (Salle Pleyel), le 29 à Nantes, le 30 à Brest et le 1er novembre à Bordeaux.
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