Un musée peut accueillir entre ses quatre murs bien plus que des sculptures ou des peintures. Le musée d’Orsay le prouve avec sa nouvelle offre numérique, en accès libre : #OrsayLive. À travers une oeuvre musicale ou littéraire, Gordon et François-René Martin, les deux réalisateurs, font redécouvrir l’architecture du musée parisien ainsi que ses collections. Au milieu de l’exposition Les Origines du Monde, sur les toits du musée ou encore au sein de sa galerie impressionniste, tout endroit peut-être le théâtre de l’une des quatre créations proposées. De quoi offrir une douceur pour les yeux comme pour les oreilles.

Le plaisir de (re)découvrir une oeuvre de Camille Saint-Saëns

Alors que le 15 décembre, Christophe Chassol a installé son piano au centre de la nef de l’ancienne gare, The Amazing Keystone Big Band a posé ses cuivres dans la salle de l’horloge le mardi suivant.

La réadaptation d’un classique

Si cette composition a été reprise de nombreuses fois, le musée d’Orsay y dévoile ici une version encore jamais entendue. Revisitée par les compositeurs Bastien Ballaz, Jon Boutellier, Fred Nardin et David Enhco, la musique est superposée à un conte de Taï-Marc Le Thanh, écrit spécialement pour l’occasion. Connu majoritairement pour ses collaborations avec l’illustratrice Rébecca Dautremer – dont est née de leurs mains une sublime adaptation du Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand-, Taï-Marc propose ici un nouveau texte construit à partir de la musique de Camille Saint-Saëns. Il n’est effectivement pas le premier à s’y atteler, devancé par Ivan Pastor en 1983 ou par Eric-Emmanuel Schmitt en 2014. 

Le comédien Samuel Labarthe se joint à ce joyeux cortège en entrant dans la peau du conteur. Dans une salle de l’horloge envahie par l’obscurité, l’artiste prend place dans un fauteuil au centre de la pièce et ouvre son livre d’histoire. « Certains m’appellent ‘Grand Loup’. D’autres ‘méchant loup’. La plupart ‘Grand méchant loup’ « , commence-t-il à moitié dans la pénombre. Progressivement, l’orchestre s’anime au rythme de ses mots et de son timbre de voix grave. Samuel Labarthe ondule entre les plans où il est seul dans l’ombre et ceux où il se trouve dans la lumière du cadran de l’horloge, entouré de l’orchestre, composé principalement de cuivre.

Chaque animal est représenté par un instrument dont le son ( ou le cri ?) vient se mêler à celui des autres. Il est alors possible de s’imaginer la démarche lente et tranquille de la tortue grâce au saxophone, le rugissement du lion créé par le trombone et les pas lourds de l’éléphant rendus réel par l’euphonium. Les musiciens se prêtent également au jeu en interprétant physiquement leurs personnages. A l’inverse, Samuel Labarthe quitte parfois le sien pour savourer pleinement la musique joué par l’orchestre.

#OrsayLive démarre sur les chapeaux de roue avec ces deux premières créations, mais ne comptent pas ralentir la cadence pour les suivantes. Les deux chanteurs d’oiseaux, Jean Boucault et Johnny Rase seront accompagnés de quatre instruments le 29 décembre pour interpréter une « Symphonie des oiseaux« . L’ensemble Les Apaches, accompagné du baryton Stéphane Degout, viendront, quant à eux, fermer la marche le 5 janvier.

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