Triste nouvelle pour le monde de la musique : le chanteur Idir, figure phare de la chanson kabyle est mort samedi 2 mai 2020, a annoncé sa famille. L’artiste, âgé de 70 ans, a été emporté après une longue lutte contre la maladie.
Le chanteur algérien Idir, considéré de longue date comme l’un des principaux ambassadeurs de la chanson kabyle à travers le monde, est mort samedi 2 mai 2020 dans la soirée à Paris, a annoncé sa famille sur un message Facebook. Le chanteur, âgé de 70 ans, s’était notamment illustré avec le titre A Vava Inouva.
« Nous avons le regret de vous annoncer le décès de notre père (à tous), Idir, le samedi 2 mai à 21h30. Repose en paix papa« , pouvait-on lire sur le message partagé par la famille. Le chanteur, de son vrai nom Hamid Cheriet, est décédé à l’hôpital Bichat, dans le 18e arrondissement de la capitale des suites d’une longue maladie, précise La Voix du Nord, ajoutant que la famille a tenu à souligner que son décès n’avait « aucun lien avec le Covid-19« . Quant à l’AFP, elle précise qu’Idir avait été hospitalisé vendredi et a succombé à une maladie pulmonaire. Il devrait être enterré en région parisienne, selon son entourage proche.
« J’ai appris avec une immense tristesse la nouvelle du décès » d’Idir, « une icône de l’art algérien« , a salué dans un tweet le président algérien Abdelmadjid Tebboune. « Avec sa disparition, l’Algérie perd un de ses monuments« .
Idir était né le 25 octobre 1949 à Aït Lahcène, près de Tizi-Ouzou, capitale de la Grande-Kabylie. Alors qu’il se destinait à être géologue, un passage en 1973 sur Radio Alger change le cours de sa vie : il remplace au pied levé la chanteuse Nouara, et sa chanson en langue berbère A Vava Inouva, qui évoque les veillées dans les villages kabyles, fait le tour du monde à son insu pendant qu’il fait son service militaire. Il rejoint Paris en 1975 pour produire son premier album, également intitulé A Vava Inouva. Il disparaît de la scène pendant dix ans, de 1981 à 1991, mais sa carrière est ensuite relancée.
A l’automne 1999, profitant de l’élan donné par ses compatriotes Cheb Mami et Khaled, il signe son retour avec l’album Identités, où il propose un mélange de Chââbi, la musique algéroise, et de rythmes empruntés aux genres occidentaux. Il y chante alors avec des musiciens de différents horizons culturels, musicaux ou géographiques, comme Manu Chao, Dan Ar Braz, Zebda, Maxime Le Forestier ou Gnawa Diffusion, Gilles Servat, Geoffrey Oryema et l’Orchestre national de Barbès. En 2007, il avait publié l’album La France des couleurs, en pleine campagne pour l’élection présidentielle française marquée par des débats sur l’immigration et l’identité.
En janvier 2018, le chanteur – qui militait pour la reconnaissance de l’identité culturelle de la Kabylie – était revenu chanter à Alger pour le nouvel an berbère « Yennayer » après une absence de 38 ans.
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