Comment faire vivre le répertoire de Jean-Jacques Goldman, qui n’a plus sorti d’album studio depuis 20 ans ? L’héritage Goldman, disque de reprises, y répond entre classique ou gospel, avec des fidèles comme Michael Jones dans l’aventure.
Cet opus prend le contre-pied de Génération Goldman, paru il y a près de 10 ans, qui misait sur des réinterprétations par M. Pokora, Amel Bent, Zaz etc.
Dans L’héritage Goldman, Vol. 1, qui sort vendredi 21 janvier, on trouve le Choeur Gospel de Paris ou encore Camille et Julie Berthollet, venues du classique. Les jeunes chanteurs associés au projet – certains passés par des tremplins télés musicaux – n’ont pas encore percé pour la plupart (on retrouve notamment Marina Kaye, également présente sur un récent album piano-voix de Nicoletta).
La musique et les mots plutôt que des grands noms
« Quand j’ai écouté l’album, j’ai trouvé ça sain, on met en valeur la musique et les mots de Goldman, plutôt qu’une distribution de grands noms », commente pour l’AFP Didier Varrod, directeur musical des antennes de Radio France, qui signe des notes du disque. « C’est un album qui raconte assez bien Goldman, un artiste qui a commencé dans les bals, qui aime tout ce qui est choral, le gospel, qui a un héritage rock-progressif, celtique (ce côté sera exploité dans un deuxième volume à paraître prochainement, ndlr)« , poursuit l’homme de radio.
L’album surprend d’entrée avec Le Prologue du signe, partie instrumentale avec les violoncelle et violon des sœurs Berthollet. Puis on retrouve leurs cordes sur la reprise chantée d’Il suffira d’un signe.
« Ce prélude, c’est très original, quelque chose qu’on n’attend pas pour des reprises de Goldman, c’est ça qui nous plaît, la prise de risque », décrypte pour l’AFP Julie Berthollet. « Commencer l’album comme ça va attirer l’oreille », complète Camille. Elles avaient déjà repris du Goldman en instrumental. Ici, elles continuent à abattre les cloisons entre les genres, puisqu’on les a entendues en 2020 sur l’album de Grand Corps Malade, Mesdames, avant qu’elles ne revisitent en 2021 les génériques de séries TV iconiques.
La génération des enfants de Goldman
« Il y a plein de racines classiques qu’on retrouve dans la chanson ou dans la pop, que ce soit assumé ou que ça tienne du hasard, comme dans All By Myself de Céline Dion, basé sur du Rachmaninov », glisse Camille. « Ça correspond aussi à nos playlists, très éclectiques, avec du OrelSan, un prélude de Chopin, du Brel, il n’y a pas de barrière », abonde Julie.
Les sœurs Berthollet sont nées dans les années 1990, peu de temps avant que Jean-Jacques Goldman ne se retire de la vie musicale et publique (ce qui ne l’empêche pas d’être toujours la personnalité préférée des Français). « On n’est pas de la génération Goldman, mais de la génération des enfants de Goldman, nos parents en écoutaient énormément, on se mettait à chanter ses chansons, à intégrer ses accords depuis toutes petites, ça fait aussi partie de notre ADN musical, on étudiait ses structures et ses formules qui marchent super bien », développe Camille.
Leur ouverture colle à l’approche originale de l’homme aux manettes de ce disque, Erick Benzi, arrangeur, un des fidèles de Goldman, au même titre que l’incontournable Michael Jones. Le guitariste reprend le hit Je te donne, où l’on retrouve l’autre atout du disque, le Choeur Gospel de Paris. « C’est l’arrangement qui m’a donné envie, j’avais déjà fait un clin d’oeil gospel, sur mon album acoustique, mais là toute la chanson en gospel, je la trouve géniale », confie à l’AFP Michael Jones.
A-t-il parlé avec Goldman du résultat ? « Non, je n’ai pas eu Jean-Jacques. Je crois qu’Erick (Benzi) l’a vu, mais Jean-Jacques a un avis ouvert là-dessus, il ne participe pas à ces reprises mais il ne les interdit pas non plus, pour lui les chansons, une fois qu’elles sont sorties, trouvent leur propre chemin. »
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