La chanson ouvre l’album : Mother, mélodie imparable et lente montée vers le déchirement final. « Maman, ne t’en va… Papa, reviens » : dès les premières notes, on comprend que John Lennon a ouvert une porte. Sa thérapie chez le docteur Janov, spécialiste du « cri primal », résonne avec ce qu’il va raconter tout au long du disque.

La solitude, les illusions perdues, la souffrance personnelle, Lennon lâche tout. Huit mois plus tôt, Paul McCartney a sorti lui aussi son premier album solo, mettant, de fait, un terme à la folle aventure d’une décennie. Sur le titre God, Lennon chante ne plus croire en grand-monde.

John Lennon ne croit plus – entre autres – aux Beatles, ne comptent aujourd’hui que sa destinée et sa femme, Yoko Ono, créditée à la production au côté de Phil Spector.

La peine et, quand même, la joie

Dans ce Plastic Ono Band mouvant, on retrouve notamment Ringo Starr à la batterie. Et parmi la centaine de pistes, chutes de studio, mixes alternatifs proposés par cette réédition, la légereté paradoxale de l’enregistrement aux studios Abbey Road. Lennon chante à la manière d’Elvis, entame un riff des Beatles, bref, les musiciens sont en symbiose.

Ce premier album solo, reste, un demi-siècle plus tard, comme une fulgurance conclue par une complainte, My Mummy’s Dead. La réédition très conséquente – presque 150 pistes – offre aussi des moments inédits, comme ce moment entre John Lennon et Yoko Ono.

Mais ce disque restera surtout comme un album intense, à l’écriture fine et fulgurante. Un monument, bien sûr, de la grande histoire du rock et de la folk.

Le premier disque en solo de John Lennon, un moment fort et fulgurant, encore 50 ans plus tard | La chronique de Yann Bertrandécouter

John Lennon, John Lennon/Plastic Ono Band, réédition Deluxe (Capitol). Coffret disponible.

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