Il y a quelque chose qui ne change pas avec Marteen Devoldere, chez les brillants Balthazar comme avec son projet solo Warhaus : une irréfutable élégance. La classe, c’est aussi d’avoir enregistré cet album en trois semaines, seul, dans une chambre d’hôtel à Palerme. Sauf que le chanteur et musicien belge s’y remettait d’une violente rupture. « Jamais dans ma vie je n’avais expérimenté quelque chose de si douloureux, proche du deuil, très frustrant, mais j’ai tenté d’en faire quelque chose de beau, et de pas trop écrasant, explique-t-il. C’est pour ça que j’y ai mis du groove, du sexy mais oui, j’ai vraiment traversé une sale période« .

L’amour fini, les souvenirs douloureux, le futur à reconstruire, tout cela traverse un disque finalement très solaire. Toutes les « démos » enregistrées dans la peine palermitaine racontent d’ailleurs ce processus d’acceptation. À tel point que les voix d’origine, brutes et plus fragiles, ont été gardées. L’histoire, en fait, s’est racontée d’elle-même. « C’est vraiment un processus très mystérieux, et très beau, salue-t-il. La musique pop est taillée pour ça« .

« Ce qui m’a surtout frappé, c’est à quel point les chansons viennent toutes seules quand vous traversez un truc comme celui-là. »

à franceinfo

Et avec cette expérience, Marteen Devoldere a encore beaucoup appris sur lui-même : « Quand j’étais plus jeune, je voulais vivre la vie d’artiste, avec cette idée très romantique, donc je me suis détruit parfois. J’ai lutté contre mes addictions, je me rappelle que les premières fois où je buvais, ou prenais des drogues, je me disais qu’il fallait que j’en passe par là, pour élargir ma vision du monde, mais tout à coup vous devenez un cliché. Alors que quand vous subissez une rupture, c’est tellement universel, tout le monde y passe, ce n’est pas ‘sexe, drogues et rock’n’roll’, mais quelque chose de profondément humain« . Et donc, la peine trouve toujours un chemin vers la délivrance.

Warhaus, Ha Ha Heartbreak (Pias). Album disponible. En concert les 18 novembre (Point éphémère) et 21 mars (la Cigale) à Paris.

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