Son nom d’artiste c’est Sora, parce qu’elle ne veut pas porter le poids de l’héritage. Pourtant, Martine Cabrel partage avec son frère l’amour de la musique. Elle sort son premier album à plus de 60 ans.
Elle a passé la soixantaine et pourtant, elle réalise ses rêves. L’un d’eux – peut-être le premier ! – c’est la musique. Mais Martine, c’est la discrète de la famille, la coiffeuse du village d‘Astaffort dans le Lot-et-Garonne, la « soeur de ». Alors comment percer quand on est la cadette de Francis Cabrel ? C’est sous le nom de Sora qu’elle a sorti son premier album, Un peu de moi, et qu’elle s’est confiée au Parisien.
D’emblée, elle désamorce la question des liens familiaux. « Cet album, je l’ai fait sans aucune aide de Francis » dit-elle, assurant que « chez les Cabrel, on ne veut pas dépendre des autres ». Parce que Francis a placé la « barre très haute », elle ne cache pas son admiration pour lui. Mais pas question pour la jeune Martine de suivre son frère sur le chemin de la gloire. « Francis est parti très tôt jouer dans les bals, à 15 ans, on le suivait partout. Dès qu’il se mettait à chanter, on sentait qu’il avait un truc en plus. Du coup, quand moi j’ai voulu chanter, ma mère m’a dit : ‘Bah non, on va la faire travailler’. Mais la musique ne m’a jamais lâchée ». Un « poids » dont elle a du se libérer avec « une petite thérapie ».
Le poids du nom, donc, comme un boulet à la cheville. Quand il a fallu financer l’album, Martine a fait une cagnotte Leetchi « pour trouver des fonds ». Mauvaise idée ! « J‘ai eu des commentaires d’une virulence ! C’est pour ça que j’ai choisi Sora, qui signifie oiseau chantant qui prend son envol en amérindien. Je voulais aussi que mes fils se rendent compte que je n’ai rien lâché, que ce n’est pas parce que j’ai passé les soixante ans que je n’avais pas le droit d’aller au bout de cette histoire. »
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