Aznavour et Salvador lui ont mis le pied à l’étrier. Avec « Les Petits papiers », Gainsbourg lui a offert son plus grand succès : Régine fête ses 90 ans avec la première intégrale de ses 250 chansons, depuis ses débuts en 1964.
Chez Maxim’s devant Maurice Chevalier
« Mon premier métier, c’était les discothèques. Longtemps, la chanson n’a été qu’un passe-temps. Aujourd’hui, je me rends compte que la scène a été le plus importante dans ma vie« , confie Régine à l’AFP. « Enfant, je fredonnais tout le temps… A l’école, j’organisais des spectacles. Très tôt, j’ai été une animatrice« , souligne-t-elle. De ses débuts dans la chanson, elle garde le souvenir d’un petit dîner au coeur de la nuit dans l’appartement situé au dessus du Jimmy’z, son club parisien.
« Il y avait Henri Salvador et Charles Aznavour. Je leur ai dit que je voulais chanter. Ils m’ont tout de suite encouragée. J’ai enregistré mon premier disque en 1963 avec deux titres d’Aznavour. En 1965, après avoir chanté chez Maxim’s devant Maurice Chevalier, il me glisse à l’oreille que je suis assurée d’avoir du succès car je ne ressemble à personne et que je suis une mariole!« , raconte Régine. « C’était bien vu !« .
« Gainsbourg et moi, on adorait Fréhel. Il passait ses nuits dans mon premier club, près du Palais-Royal. Il m’a écrit une première chanson, J’te prête Charlie. Il en avait une deuxième à laquelle il ne croyait pas, au point de ne pas oser me la proposer. C’était Les Petits papiers. Aujourd’hui, mon premier succès appartient au patrimoine de la variété. C’est formidable !« , confie celle qui a inventé la discothèque moderne, à la tête de 25 clubs dans le monde au début des années 80.
« Zoa, c’est totalement moi ! »
En 1966, Régine a bien failli passer à côté de La Grande Zoa. Auteur et compositeur, Frédéric Botton a écrit la chanson pour Jean-Claude Brialy qui la refuse malgré sa truculence. « Dès les premières mesures, j’ai compris que c’était pour moi« , raconte-t-elle. « Zoa, c’est totalement moi !« .
L’année suivante, Barbara également sous la charme, offre à Régine un titre sur mesure, « Gueule de nuit » qu’elle interprètera elle-aussi quelques temps après: « J’suis pas du jour, gueule d’amour/J’suis ta souris, gueule de nuit…« .
« Ma plus grande joie serait qu’on écoute encore mes chansons dans cinquante ans. Je suis très fière que certaines soient devenues des classiques de la variété« , dit celle que Renaud, qui lui a aussi écrit plusieurs titres, considère comme « la dernière représentante historique de la chanson française« .
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