Il y a un an et demi, le 20 avril 2018, une annonce provoquait une prise de conscience dans le monde de la musique, et même au-delà : le DJ suédois Avicii, star mondiale, se suicidait après des années d’une dépression cachée au grand public. Dans la foulée, le collectif CURA se lançait en France : un an et demi, une enquête menée en ligne et plus de 500 réponses plus tard, les résultats sont là : anxiété et déprime sont la règle, et un professionnel sur quatre a déjà été diagnostiqué dépressif, presque trois fois plus que la moyenne.
Pour l’un des instigateurs de l’enquête, le journaliste et musicien Julien Jaubert, « on est dans un domaine qui reste une passion, et certains artistes ne voudront jamais montrer une fragilité« .
La parole n’est pas très libérée sur le sujet, personne n’a réellement envie d’en parlerJulien Jaubert, alias Shkyd, musicien et journaliste
Les résultats des répondants sont sans appel, et bien supérieurs à la moyenne nationale : manque de sommeil, alcool, drogues, solitude, stress, tout cela fait partie du quotidien de ceux qui ont fait de la musique leur métier. Mais aussi sexisme profond. Julien Jaubert témoigne de « femmes pour qui c’est difficile de voir que, à compétence égale, on mettra toujours quelqu’un d’autre à leur place« .
Sans oublier le harcèlement moral – pour la moitié des femmes ayant répondu -, harcèlement sexuel pour un tiers… Une tribune avait été publiée en ce sens dans Télérama au mois d’avril dernier, un collectif, F.EM.M., créé dans la foulée. Ce n’est encore qu’une enquête exploratoire, mais les résultats – présentés ce jeudi au MaMA Festival à Paris – appellent, au minimum, une réflexion.
Restitution de l’enquête CURA x GAM sur la santé et le bien-être dans l’industrie musicale by yannbertrand on Scribd
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