Ils n’avaient pas donné signe de vie depuis plusieurs mois… Les rappeurs Bigflo & Oli sont de retour, plus motivés que jamais, avec un nouvel album. Précédé il y a deux mois par le clip Sacré Bordel, le disque Les autres c’est nous est dans les bacs depuis le 24 juin : 21 chansons inédites, sept collaborations et beaucoup d’énergie. Pourquoi écouter cet album ? On vous donne cinq bonnes raisons.
Parce qu’il sort quatre ans après le précédent opus
Que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans les médias, les deux frères se sont faits très discrets ces deux dernières années. Un succès fulgurant, une célébrité soudaine et intense, la pression du nouvel album, la crise sanitaire… Tant de raisons qui ont poussé le duo à prendre une sorte de « retraite » anticipée. “Et salut la France, est-ce que tu me reconnais ? J’ai perdu quelques cheveux et des abonnés”, commence Oli dans leur titre J’étais pas là, chanson qui justifie leur départ. Avec ce nouvel album, ils expliquent leur absence mais annoncent aussi leur grand retour, qui promet d’être explosif. “Vous nous avez manqué mais ça y est, Papa est là / Quatrième album, on va faire péter tous les quotas”, disent-ils avec assurance dans ce même morceau de musique.
Un repos de deux ans et un précédent album qui date déjà d’il y a quatre ans… La vie de rêve avait remporté plusieurs prix musicaux en 2018 et avait été certifié disque d’or au bout d’une semaine. « Stromae, Gims et Sopra, désolé les gars, on vous adore à la base / Mais avec cet album-là on veut creuser l’écart, vider vos salles, voler vos fans », annoncent les deux frères dans leur chanson Booba. Une volonté qui pourrait se réaliser puisqu’en seulement trois jours, 26 000 exemplaires de ce nouvel album ont déjà été vendus.
https://www.instagram.com/p/Cb73VY8o_VS/
Une publication partagée par Bigflo & Oli (@bigfloetoli)
Parce qu’il y a des featurings très variés, avec MC Solaar, Francis Cabrel…
Dans leur précédent album, les rappeurs avaient déjà créé la surprise en dévoilant un morceau avec le groupe de reggae français Tryo : Ferme les yeux. Cette fois-ci, ils tapent encore plus fort et partagent leur micro avec celui qu’on surnomme “L’homme à la moustache”, Francis Cabrel. Dans Trèfles, les trois artistes parlent d’une jeune fille qui rêve de sa vie parfaite mais qui n’y parvient pas parce qu’elle n’a pas de chance, parce qu’elle n’a qu’un “trèfle à trois feuilles”. L’univers des deux Toulousains et celui de l’Agenais sont opposés et pourtant le mélange fonctionne. En 2019, ils avaient déjà partagé la scène lors des rencontres d’Astaffort sur le titre phare des deux rappeurs, Dommage.
Sur ce nouvel album, six autres artistes ont collaboré avec les deux frères : MC Solaar, Olympe Chabert, Russ, Vald, Julien Doré et Leto. Dans le titre Bons élèves, MC Solaar aborde son ancienne réputation d' »enfant sage du rap », qui colle, aujourd’hui, à la peau de Bigflo & Oli. Julien Doré revient sur les modes passées des années 90 dans Coup de vieux comme les cartes Magic ou la Tecktonik. Chaque artiste ajoute sa touche personnelle pour des morceaux extrêmement différents les uns des autres.
Parce que le duo est toujours aussi « banal »
Après des millions d’albums vendus, des Olympia et des Zénith à guichet fermé, les deux frères l’affirment encore : ils n’ont pas changé. “Même si tu m’vois dans le carré VIP au fond de la boîte / J’ai encore en tête vos voix quand je dis “nous”/J’ai encore le blues le dimanche devant mes pâtes”, écrivent-ils dans La vie d’après, morceau de plus de 6 minutes qui ouvre l’album. A nouveau, le duo avance à contre-courant des clichés du rappeur bling-bling qui vit dans le luxe et l’opulence. Dans leur chanson Booba ils se moquent d’eux-même et de leurs images qui ne sont pas celles de deux bad boys : “Un jour j’vais m’raser le crâne / Et partir à Miami / Comme Booba”, rappent-ils.
Dans le clip de Bons élèves, ils décident même de montrer leurs imperfections. “Bigflo s’est toujours trouvé trop maigre. Il n’aime pas son gros nez, ni ses grandes oreilles. Pour ce clip, il a décidé qu’il n’en avait plus rien à faire”, annoncent-ils en début de vidéo. Aux côtés de MC Solaar, les deux jeunes se mettent torse nu et montrent leur corps : l’un est mince, l’autre a des rondeurs. Une fois de plus, ces deux “monsieur tout le monde” font de cette normalité leur marque de fabrique.
Parce que c’est un album très éclectique
« Il y a un rap pour faire la fête, pour transpirer, pour réfléchir, pour se questionner. On a un style musical qui a tellement évolué qu’il n’y a plus un rap, mais des raps”, affirmaient Bigflo lors de la sortie de son précédent album, en 2018. Dans Les autres c’est nous, les styles aussi sont extrêmement variés. Avec leurs featurings, ils font le choix de la douceur quand ils mêlent leurs voix à celles de MC Solaar ou d’Olympe Chabert. A l’inverse, le rythme est plus rapide, le phrasé plus violent lorsqu’ils font un morceau avec Vald ou Leto.
Dans José et Amar, les deux frères reviennent sur leurs racines et racontent l’histoire de leurs deux grands-pères, l’un argentin, l’autre algérien. Avec Sacré Bordel, ils livrent un message à la France, qu’ils aiment souvent et détestent parfois. “J’aime la France, comme une tante avec qui je ne suis pas toujours d’accord / Qui fait trop peu d’efforts / Mais pour qui je chialerai toutes les larmes de mon corps à sa mort”, chantent-ils dans le morceau. Être fan, les effets de mode, le courage, la désillusion… Bigflo & Oli passent, comme toujours, d’un sujet à un autre avec une grande facilité.
Parce que c’est un album pensé avec le public
Cet album est différent des précédents parce qu’il n’a pas été fait uniquement par un duo de rappeurs. C’est un travail d’équipe auquel les fans ont collaboré. Début mai, un clip sur Youtube annonce leur retour et un post Instagram apporte la bonne nouvelle : un album va sortir et ce sont les abonnés qui auront la lourde responsabilité de choisir sa pochette et son nom, en une semaine top chrono. Florian & Olivio, Tous extra-ordinaire... Les fans votent finalement pour Les autres c’est nous et en guise de pochette, une photo des deux rappeurs qui se font tirer le portrait.
https://www.instagram.com/p/CdWLSsGIWHi/
Une publication partagée par Bigflo & Oli (@bigfloetoli)
La participation ne s’arrête pas là. Quelques semaines plus tard, Bigflo & Oli demandent aux abonnés de leur lancer des défis : tondre la pelouse, faire un concert lors d’un mariage, animer une soirée karaoké… Le clip de J’étais pas là sort quelque temps après et met en images les paris relevés. « Une nouvelle page de l’histoire commence avec vous », écrit le duo sur Instagram. Quelle sera la suite ?
Source: Lire L’Article Complet