« Un rappel pour la Journée International des droits des femmes. En comptant LVMH, Kering, OTB, Richemont et Puig… Seulement 5 postes de directeurs artistiques sur 40 sont tenus par des femmes », écrit sur Instagram la créatrice roumaine Alexandra Sipa dans un post largement partagé le 8 mars.
Parmi ces 5 femmes, Maria Grazia Chiuri, directrice artistique des collections femmes de la maison Dior depuis 2016. À sa nomination, c’est tout le monde la mode qui s’est mis en branle, s’extasiant à l’idée qu’une femme allait créer des vêtements de luxe pour une telle institution de la mode française.
Mon rêve, mon aspiration, c’est que nous, les femmes, nous nous regardions avec nos propres yeux.
Depuis maintenant 5 ans, face aux adorateurs comme aux détracteurs, elle a pris le parti de défendre une vision de la mode qu’elle revendique féministe, valorisant dans ses créations comme à travers de nouveaux projets de Dior – comme le podcast Female Gaze-, la parole et le travail des femmes qui l’inspire.
C’est ce cercle de femmes puissantes que Chiuri a choisi de célébrer dans Her Dior : La Vision de Maria Grazia Chiuri, le livre de mode qui revient sur sa vision de la femme Dior, publié ce mois-ci aux éditions Rizzoli.
Her Dior, un livre en ôde à la pluralité du féminin
« We should all be feminist » peut-on lire en cover du premier livre dédié au travail de Maria Grazia Chiuri pour la maison Dior. Un clin d’oeil à son t-shirt iconique, présenté lors de son premier défilé pour la griffe française et inspiré par l’ouvrage qui l’est tout autant signé par l’écrivaine nigériane Chimamanda Ngozi Adichie.
Un point de départ symbolique quant aux engagements de la créatrice qui révèle également l’objet de Her Dior, le livre qu’elle a imaginé autour de ses 5 dernières années de travail. Un ouvrage qui reflète son female gaze, un regard féminin affûté qui se veut reflet de son époque, célébration des cultures diverses, de la liberté des femmes et de l’affirmation de soi.
En tout, ce sont 160 photos captivantes du style Chiuri pour Dior, en couleur et noir et blanc, immortalisées par des photographes amies de la maison que l’on retrouve dans ce livre de mode inédit. « Grâce à ces images, je comprends d’un seul coup d’oeil combien le regard de ces femmes photographes, d’origines, de cultures et de générations différentes, a été important dans mon évolution et mes prises de conscience », écrit la créatrice dans son texte d’ouverture.
Brigitte Niedermair, Sarah Moon, Bettina Rheims, Nan Goldin, Maya Goded, ou encore Kristin-Lee Moolman… En tout, ce sont 33 femmes photographes qui ont répondu présentes à l’appel de la première femme a dessiner les collections femme de la maison Dior depuis sa création en 1946. « Mon rêve, mon aspiration, c’est que nous, les femmes, nous nous regardions avec nos propres yeux ; et c’est aussi pour cela qu’il m’est fondamental d’utiliser le regard féminin dans les images qui parlent de nous toutes », écrit encore Maria Grazia Chiuri.
Entre les différentes séries photos, des citations d’artistes fétiches de la styliste comme Claude Cahun, Linda Nochlin ou Leonora Carrington.
Plus qu’un simple coffee table book léché, Her Dior : la Vision de Maria Grazia Chiuri, est un marqueur temporel. Une preuve couchée sur papier de l’époque que vit actuellement la mode, faite de réflexions autour des notions de féminité, de diversité et d’inclusion.
Peut être qu’un jour, dans plusieurs années, une femme ouvrira ce livre et sera surprise de découvrir qu’à une époque, il était rare pour une femme de penser la mode pour les femmes et plus rare encore de s’entourer d’autres femmes pour la faire vivre et évoluer. C’est du moins ce qu’on espère.
Her Dior : La Vision de Maria Grazia Chiuri par Alique
Her Dior : La Vision de Maria Grazia Chiuri par Fabiola Zamora
Her Dior : La Vision de Maria Grazia Chiuri par Vanina Sorrenti
Her Dior : La Vision de Maria Grazia Chiuri Brigitte Lacombe
Her Dior : La Vision de Maria Grazia Chiuri par Maya Goded
Her Dior : La Vision de Maria Grazia Chiuri par Sarah Moon
Her Dior : La Vision de Maria Grazia Chiuri par Sarah Blais
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