Avec Nathalie Marchal en tant que directrice artistique, la marque française repense les essentiels. Chez Comptoir, on pense désormais les femmes en mouvement et au pluriel.

Comptoir des Cotonniers est une marque sans âge. On l’estime toujours jeune et en même temps, on a l’impression qu’elle a toujours fait parti du paysage. En 2020, le label fêtera son vingt-cinquième anniversaire et l’ouverture d’un nouveau chapitre.

À la tête de ce renouveau, Nathalie Marchal, une femme qui a passé sa carrière dans les girons de la mode en tant que rédactrice mode pour Marie Claire, puis Vogue Paris avant de piloter le, feu magazine Technikart Mademoiselle. En faisant appel à elle, la marque française renoue avec son patrimoine vestimentaire et s’éloigne d’une vision tiède des féminités contemporaines.

En finir avec l’idée du vestiaire mère-fille

C’est dans une brasserie parisienne que le rendez-vous nous a été donné. Une brasserie à l’ancienne avec sa véranda vue sur l’extérieur et ses dorures reconnaissables entre mille. Devant, deux femmes discutent, elles portent des pièces simples : un trench beige cintré sur l’une, une robe chemise bleu rayée couverte par un manteau marine sur l’autre. On se dit sur le coup qu’il s’agit sans doute de consœurs d’un autre magazine ou encore d’influenceuses venues elles aussi découvrir la collection Comptoir des Cotonniers imaginée par Nathalie Marchal. Rapidement, nous comprenons notre erreur. Il s’agit de mannequins. Et derrière la décontraction apparente que leur confèrent leurs tenues, elles sont ici pour travailler et non pas prendre un café en terrasse.

Peu importe le type de femme que vous êtes, vous devez pouvoir porter Comptoir.

« Je n’étais pas certaine d’accepter, car la marque ne correspondait pas vraiment à la mode que je veux défendre… C’est finalement la raison pour laquelle j’ai dit oui », nous dit Nathalie Marchal de but en blanc, mais non sans facéties. Cette manière de parler, sans fard, est la parfaite représentation de la façon dont elle a repensé l’image de Comptoir des cotonniers. Lancée en 1995, la marque française s’est fait un nom pour son vestiaire classique et une vision un tantinet bourgeoise du style de vie à la française. Rapidement, ses campagnes basées sur des duos mère-filles entérinent cette image. 

Mais, à l’heure où la vision du féminin est en constante évolution, il semblait essentiel que l’enseigne se réinvente. D’autant que, si son chiffre d’affaires n’est pas dévoilé, Fast Retailling l’a décrite en recul ces dernières années. « J’arrive au moment où le groupe veut renouveler la marque, mais mon style reste le même : simplifier, faire attention aux détails et faire en sorte que les filles aient de l’allure. Ça passe par des poches, être à plat et pouvoir bouger dans ces vêtements. Il est crucial pour moi de faire en sorte que les pièces puissent convenir à toutes les morphologies, et qu’on en finisse avec cette idée du vestiaire mère-fille. Il y a des femmes Comptoir pas une seule », renchérit la nouvelle directrice artistique.

« J’ai du mal avec l’idée de « la » femme. On est des femmes.« 

Parler de mode pour toutes n’est pas une mince affaire aujourd’hui. Raison pour laquelle les questions liées à la diversité sont au centre du débat ces dernières années. « Peu importe le type de femme que vous êtes, vous devez pouvoir porter Comptoir », commente Nathalie Marchal, ajoutant, « J’ai du mal avec l’idée de « la » femme. On est des femmes. À titre personnel, j’aime les pièces androgynes, mais j’aime aussi voir des femmes avec des pièces qu’on dit plus féminine d’un point de vue traditionnel. Et c’est important que ces vestiaires cohabitent ». Un discours rare dans la mode, mais encore plus au sein des marques haut de gamme.










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