Parrain de notre deuxième édition du festival ELLE Green, le photographe humaniste franco-brésilien Sebastião Salgado nous parle de sa vie auprès des Indiens d’Amazonie, héros de sa magnifique exposition « Amazônia »*, à la Philharmonie de Paris.
« L’Amazonie c’est la pureté (…), le début du monde » a-t-il déclaré dans une interview accordée au magazine ELLE en juin. A près de 80 ans le photographe Sebastião Salgado n’a jamais perdu de vue son engagement pour cette terre qu’il dit ” bouleversante, magnifique et extraordinairement généreuse”.
Récemment, c’est avec l’exposition « Amazônia » (et un ouvrage du même nom « Amazônia », Taschen, 2021) qu’il la célèbre. Une immersion dans la beauté de la forêt amazonienne brésilienne et aux côtés de ses différents peuples. « Nous voulons montrer l’Amazonie vivante, celle de la biodiversité, de la culture indienne. Celle qu’il faut préserver pour toujours », nous a-t-il confié. Comme le répète l’immense photographe, ardent défenseur des peuple autochtones, « dans les zones protégées où vivent les communautés indiennes, qui en sont les gardiens ancestraux, la forêt n’a subi presque aucun dommage ».
Mais l’exposition souligne aussi et surtout la fragilité de cet écosystème, plus que jamais menacé par nos sociétés occidentales. Dérèglement climatique, pollution, incendies, déforestation… aujourd’hui dans le monde ce sont plus de 13 millions d’hectares de forêts qui sont détruits chaque année. Soit l’équivalent de la superficie de la Belgique. « On continue d’abattre cette forêt comme si elle n’avait pas de prix, sauvagement, cruellement », a martelé le photographe lors d’un grand entretien au festival ELLE green, répétant : « nous devons sortir de ce rapport de prédation envers la nature ».
Au-delà de son œuvre photographique, et de ces ouvrages iconiques comme « Terra » sur le destin des paysans du Brésil (La Martiniere, 1997), ou « Genesis » en 2013, après un voyage de plus de 8 ans des icebergs de l’Antarctique aux volcans d’Afrique centrale, Sebastião Salgado, accompagné de son épouse Lélia, a aussi permis de replanter plus de 2 millions d’arbres sur 700 hectares avec sa fondation Instituto Terra. Il espère désormais redonner vie à plus de 5 000 sources d’eau. Et recréer une forêt primaire. « Mais cela, nous a-t-il dit, je ne le verrai pas, ça prend un millier d’années…»
* A voir à la Philharmonie de Paris (221 Avenue Jean Jaurès, 75019 Paris), du 20 mai au 31 octobre 2021, 12€ (entrée du musée incluse)
Cet article s’inscrit dans le cadre du festival ELLE Green sur les peuples autochtones, co-organisé avec la Fondation GoodPlanet. Tous nos tutos, ateliers et conférences sur l’environnement à retrouver sur green.elle.fr
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