Hier soir, Pierpaolo Piccioli, directeur artistique de Valentino, a présenté dans la Cité des Doges une collection éblouissante, fruit d’une collaboration inspirante avec 18 jeunes artistes peintres.

Le maître de la couleur, c’est lui, Pierpaolo Piccioli, directeur artistique de Valentino, qui a choisi, cette saison, de poser sa palette haute couture à Venise. La collection baptisée Valentino des Ateliers a défilé hier, dans le Gaggiandre de l’Arsenal de Venise. Un magnifique chantier naval qui donne sur l’eau et qui accueille aujourd’hui les Expositions internationales d’art et d’architecture. À la tombée du jour, alors que le ciel se pare d’une lumière dorée, le lieu est cinématographique à souhait. Surtout accompagnées en live par la chanteuse britannique Cosima et sa voix veloutée, les silhouettes défilent face à une assemblée d’invités qu’on a priés de s’habiller en blanc. Comme pour mieux faire ressortir l’incroyable colorama aussi subtil que vibrant qui émane de la collection.

La beauté envoûtante de Venise

Pierpaolo Piccioli a choisi Venise donc, pour sa beauté envoûtante, son panorama culturel et artistique qui l’ont particulièrement inspiré. Il a ainsi choisi de dialoguer avec 17 jeunes peintres contemporains en transposant non pas littéralement leurs tableaux sur les vêtements mais en imaginant par le biais des formes, des matières et des couleurs une interprétation de leurs toiles. Le défilé comprenait 84 looks hommes et femmes dont 19 directement inspirés des oeuvres de ces derniers. On les retrouve, par exemple, dans une minirobe de faille imprimée et rebrodée de paillettes, dans une robe droite de crêpe de laine bleu incrustée de danseurs de cady de soie rose poudre, ou sur des manteaux capes aux intarsias arty de laine rouge, noir et ivoire.

Colorama magistral

Mais ce qui frappe d’emblée, ce sont ces éclats de couleur, ces rouge cerise, rose, fuchsia, orange corail, violet, lavande, vert menthe, jade ou émeraude, bleu cobalt, azur ou électrique, jaune bouton d’or…qui, seuls ou en association, sont si beaux qu’ils en donnent des frisssons. Comme à son habitude, Pierpaolo Piccioli y va crescendo, démarrant sur des silhouettes épurées mais sculptées, passant de l’ultra court – minirobe boule – à des robes droites et drapées ou des pantalons, tops, capes ou manteaux à l’apparente nonchalance. Les hommes portent pantalons et vestes sur leurs chemises ouvertes et les filles avancent mains dans les poches, peu maquillées, sans dorures, ni fioritures. Les coupes, le travail autour du plissé et volanté et surtout les couleurs des vêtements n’ont besoin d’aucun autre artifice clinquant. Seuls sont autorisés les broderies de paillettes sur certaines pièces et les immenses chapeaux méduses en plumes de Philip Treacy, qui ponctuent les silhouettes tout en jambes. Le final pousse encore plus loin le curseur de la couleur avec une multitude de robes crinolines qui forment comme une palette éblouissante de touches de peinture et se réfléchissent et éclaboussent presque l’eau de la lagune… Magistral et magique à l’image de Venise.

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