Après avoir revisité la thématique du Camp, le Costume Institute du Metropolitan Museum of Art dévoile le thème de sa 72ème édition. On vous dit tout ce qu’il faut savoir.
Alors que l’institution célébrera son 150e anniversaire en 2020, le MET a révélé son nouveau thème. Intitulé « About Time: Fashion and Duration« , la soirée – tout comme l’ouverture de l’exposition- aura lieu le 7 mai prochain célèbrera un demi-siècle d’histoire de la mode sous l’égide du Louis Vuitton de Nicolas Ghesquière.
Le nouveau thème du MET Gala
C’est l’adaptation du roman Orlando de Virginia Woolf par la réalisatrice Sally Potter en 1992 qui a inspiré ce thème dont le titre peut paraître pour le moins obscur. « C’est une réinvention de l’histoire de la mode fragmentée, discontinue et hétérogène », a déclaré Wendy Yu, conservatrice en charge du Costume Institute au Vogue US. Par « About Time: Fashion and Duration« , le musée entends réfléchir à la mode et son rapport au temps car l’histoire d’Orlando est celle d’un homme qui traverse les époques.
« Ce que j’aime dans la version du temps de Woolf, c’est l’idée d’un continuum. Il n’y a pas de début, de milieu ou de fin. J’ai toujours ressenti la même chose à propos de la mode. La mode est le présent », a déclaré Andrew Bolton, le curateur de l’exposition.
La mode est le présent
Lors de cette exposition anniversaire, plus d’une centaine de vêtements féminins seront présentés en deux parties. La première, de 1870 – année de la fondation du Met et le début d’une décennie qui a vu la mise au point d’un système de temps normalisé, jusqu’à présent – jusqu’à aujourd’hui. La seconde, plutôt que linéaire, présentera des pièces de différentes époques, mais fortement similaires de par leurs motifs ou leur technique de création. Max Hollein, directeur du Met : « Cette exposition examinera la nature éphémère de la mode, en utilisant des retours en arrière et des accélérations rapides pour révéler comment elle peut être à la fois linéaire et cyclique ». Seront mis côte-à-côte Paul Poiret et John Galliano ou encore Azzedine Alaïa et Madeleine Vionnet, questionné les esthétiques respectives de Rei Kawakubo et Georgina Godley dans les années 80 ou encore Jean Patou et Coco Chanel.
Cette exposition examinera la nature éphémère de la mode, en utilisant des retours en arrière et des accélérations rapides pour révéler comment elle peut être à la fois linéaire et cyclique.
Parmi les favorites de Bolton, la relation entre une robe en soi noire de 1870 et une jupe « Bumster » d’Alexander McQueen. « Ce que la chronologie double tente de faire disparaître, c’est la tension dans la mode entre le changement et l’endurance, la fugacité et la permanence. En définitive, je pense que cela prône un ralentissement de la mode », explique le curateur. L’exposition se conclura d’ailleurs par une section autour de l’avenir de la mode, reliant le concept de durée aux débats sur la longévité et la durabilité au sein de l’industrie.
Le deuxième événement mondain de l’année aux USA
Plus qu’une simple exposition, il s’agit également d’un gala. Pour ceux qui ne connaissent pas l’événement, le MET Gala est une collecte de fond annuelle, lancée en 1948, dont le but est de soutenir le département costume du Metropolitan Museaum [MET] de New York. Pour assister à cet événement privilégié, il faut être prêt à dépenser entre 30 000$ et 275 000$ pour une table. À elle seule, cette soirée permet de subvenir aux besoins du département durant un an.
Mais le MET Gala, c’est aussi le deuxième événement mondain de l’année aux États-Unis, derrière les Oscars. Car, pour lancer l’exposition qui se tient à l’année au Costume Institute, le comité du musée, chapeauté par la papesse de la mode Anna Wintour, organise une soirée de lancement où les célébrités s’habillent en accord avec le thème imposé.
Le 7 mai 2020, il sera co-présenté par Anna Wintour, Nicolas Ghesquière directeur artistique de Louis Vuitton femme ainsi que les actrices Meryl Streep et Emma Stone ainsi que le metteur en scène Lin-Manuel Miranda.
La flamboyance « Camp » du MET Gala 2019
Cette année, le thème du célèbre Gala était « Camp : Notes on Fashion ». Le « Camp », comme décrit par l’historien du cinéma gay Richard Dyer, est un genre qui renvoie particulièrement au cinéma gay. C’est ce qui permet entre autres aux hommes gays de sortir des conventions de genre et de sexualité. On retient par exemple les films de John Waters comme Hairspray ou encore Female Trouble ou alors la série RuPaul’s Drag Race. Ironie, esthétisme, théâtralité et sens de l’humour sont les ingrédients nécessaires pour être estampillé « camp ».
Le thème choisi est un clin d’œil adressé à Notes on Camp, le célèbre essai écrit en 1964 par la romancière et militante Susan Sontag. Dans ce court texte, elle définit le « camp » comme étant « l’amour de ce qui n’est pas naturel : l’artifice et l’exagération. Parmi les looks les plus remarqués, Lady Gaga, qui a effectué quatre changements de tenues sur le tapis rouge. La chanteuse et actrice a d’abord fait son entrée dans une impressionnante cape bouffante rose fuchsia, qu’elle a ensuite retiré pour laisser place à une robe bustier noire, puis à une robe à fines bretelles rose avant de terminer en soutien-gorge et culotte glissée sur une paire de collants résilles.
Le tout signé Brandon Maxwell. Billy Porter, personnage iconique de la série Pose de Ryan Murphy a comme à son habitude subjugué les convives, dans sa tenue pharaonique : une combinaison à sequins, noire et or sur laquelle viennent se greffer des ailes, signée The Blonds. Harry Styles, deuxième hôte du gala, s’est quant à lui présenté au bras d’Alessandro Michele, directeur artistique de Gucci et parrain de cet édition 2019, dans une tenue confectionnée par le créateur : une combinaison pantalon noir, col jabot et buste en dentelle. Sublime.
Découvrez dans le diaporama suivant les looks les plus fous du MET Gala 2019.
Source: Lire L’Article Complet