Que vous aimiez la mode ou que vous soyez soucieux de l’environnement, vous avez sûrement entendu cette anglicisme plus d’une fois.
L’upcycling (ou surcyclage en français) est une méthode green qui permet de donner une seconde vie à tout type d’objet.
C’est un procédé bien connu dans les domaines de la décoration et du bricolage notamment et, depuis quelques années, il s’est fait un nom dans le fashion game.
Mais quels sont les avantages de l‘upcycling ? Pourquoi surcycler ? Peut-on parler d’une tendance éphémère ? On vous dit tout.
L’upcycling, quésaco ?
Pour remonter aux racines du surcyclage, on rembobine jusqu’aux années 80. Martin Margiela présente sa collection printemps-été 1989 et on y trouve un veston blanc que le designer retape à l’aide de scotch marron.
À peine deux ans plus tard, le créateur belge récidive : lors de la saison 1991-1992, il introduit le célèbre pull chaussettes confectionné à partir de 8 paires de chaussettes récupérées dans un surplus militaire.
Et juste comme ça, Martin Margiela devient un pionnier de l’upcycling avec ses créations non seulement recyclées mais hautement stylées.
Voilà encore un mot tiré de l’anglais dont il faut décortiquer la signification.
Dans le terme upcycling on a le préfixe « up » qui représente la notion d’élévation suivi de « cycling » qui renvoie au recyclage. Alors quand on « upcycle », cela veut dire qu’on recycle un vêtement neuf ou usagé ou une chute de tissu en lui offrant une dimension plus qualitative et fashion.
Transformer une chemise oversize en un pyjama deux-pièces. Découper un rideau de douche vieilli pour en faire un bob idéal pour l’été. Récupérer des tissus non exploités par des usines pour en faire un pantalon palazzo.
On obtient ainsi un nouveau produit dont l’impact carbone est réduit par essence. Le plus ? Ça évite le gaspillage. Une des principales motivations derrière le surcyclage de vêtements.
Pourquoi avoir recours à l’upcycling ?
Aujourd’hui cette technique de mode circulaire fait de nombreux adeptes. La raison ? Les consommateurs sont davantage soucieux de l’impact de leur mode de consommation sur la planète.
Mais le surcyclage jouit d’une popularité encore plus conséquente due au fait qu’on traverse l’âge d’or de la seconde main. Les jeunes adeptes de mode comme les plus grands initiés chinent des pépites dans les friperies ou les adresses astucieuses comme Emmaüs ou Guerrisol.
Ils préfèrent acheter un vêtement qui a eu un précédent utilisateur plutôt qu’une pièce neuve. D’autant que selon ZeroWaste France, la production de vêtements a doublé entre 2000 et 2014. Réduire l’achat de nouveaux vêtements permettrait donc d’inciter les figures de l’industrie textile à produire moins.
C’est en tout cas l’espoir que nourrissent ces consommateurs responsables. Maintenant que donner une seconde vie à un vêtement est démocratisé, on va encore plus loin que le simple fait d’acheter vintage : on s’évertue à rallonger la durée de vie du produit trouvé… en le surcyclant.
Et s’il y a une demande de vêtements surcyclés, c’est qu’il y a une offre.
Les nouveaux arrivants sur le marché du vêtement surcyclé
Salut Beauté, e-shop branché fondée par deux copines en 2019 « se sert de l’existant pour créer du nouveau ». La marque dispose dans ses collections de pièces en tout genre : du tailleur à la robe en passant par les chapeaux.
Il en est de même pour Rusmin.fr, la griffe de vêtements upcyclés créée par Rubi Pigeon. Véritable experte du style suivie par plus de 40 000 abonnés rien que sur Instagram, créatrice et youtubeuse, Rubi Pigeon organise occasionnellement des workshops autour de l’upcycling.
https://www.instagram.com/p/Ca655Rrgysm/
Maison Cléo, Les Récupérables, Paris REmade… et dans le secteur haut de gamme, on pense évidemment à la créatrice Marine Serre qui prône sans cesse les bienfaits du surcyclage.
L’upcycling est devenu le fer de lance de bon nombre d’enseignes mais pas que. Les adeptes de mode se lancent aussi dans ce procédé circulaire car l’avantage de l’upcycling, c’est sa dimension DIY (Do It Yourself).
Certains amateurs de couture s’amusent alors à transformer des anciens articles en une création toute autre. Après tout, pendant le confinement, on a été nombreux à coudre des masques en tissu sans jamais avoir pris de leçon de couture auparavant.
Alors pour surcycler, c’est la même chose. On fait avec ses moyens : machine à coudre, ciseaux, fil, aiguille et fer à repasser pour lisser les coutures apparentes…
Cette méthode est également portée par des ambassadeurs influents. Sur TikTok – temple 2.0 de la mode où naissent les tendances d’aujourd’hui et de demain -, des amateurs débutants et des professionnels se filment en train d’upcycler. Une manière de faire passer un message : il faut s’y mettre.
Quelle différence entre upcycling erecyclage ?
Attention à ne pas confondre recyclage et surcyclage.
Le premier consiste à détruire un vêtement afin de le réduire en fibres avant d’en faire un nouveau produit. Mais il faut savoir que fabriquer une fibre requiert beaucoup d’eau et d’énergie.
A contrario, comme mentionné plus tôt, une personne qui pratique l’upcycling se contente de récupérer le vêtement ou le tissu tel quel pour ensuite le retravaillé comme on le souhaite. Aucun traitement n’est requis et tout (absolument tout) peut être transformé.
On se sert dans tout type de réserve : dans les invendus des marques, à son domicile, dans des friperies,… Et même si le tissu d’origine n’est pas hyper respectueux de l’environnement, le simple fait de le surcycler va faire en sorte qu’il le devienne.
À cela, ajoutez le fait qu’on ne peut recycler un vêtement que lorsqu’il arrive vraiment en fin de vie. Un souci que l’upcycling ne connaît pas. Vous l’aurez compris, le recyclage s’incline face à tous ces avantages qui font de l’upcycling la démarche eco-conscious à privilégier.
Et preuve que l’upcycling est beaucoup plus qu’un effet de mode voué à s’essouffler, les écoles de mode sont nombreuses à en glisser l’étude dans leur programme.
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