Diminuer notre consommation de vêtements, pour moins dépenser, moins gaspiller et préserver l’environnement, c’est ce que propose la slow fashion.

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Nous consommons 60 % de vêtements de plus qu’il y a quinze ans, et nous les conservons moitié moins longtemps, selon l’Ademe, l’Agence de la transition écologique. Cette mode jetable (ou fast fashion) est source d’énormes gaspillages. D’autant que la plus grande part des textiles et accessoires usagés finit à la poubelle, plutôt que d’être déposée dans un bac de collecte en vue de son recyclage. Un bilan écologique aggravé par le très long parcours que suivent certaines pièces avant d’arriver dans nos placards. La slow fashion nous invite à mieux choisir nos vêtements, à les faire durer et à favoriser leur recyclage.

Penser à la seconde main

L’occasion est tendance : près de deux Français sur cinq ont acheté des pièces de seconde main en 2019, selon une étude de l’Institut français de la mode (IFM) et de la Fédération de la vente à distance (Fevad). Un marché estimé aujourd’hui à 1 milliard d’euros par an, et qui observe de fortes progressions. A savoir Les articles les plus revendus sont les vêtements (36 %), devant la maroquinerie (21 %) et les chaussures (16 %).

En ligne, toutes les gammes et tous les prix

Avec quelque 12,5 millions de membres inscrits en France et deux transactions par seconde, Vinted est la plateforme la plus populaire de ce marché, devant Leboncoin. Sur l’une comme sur l’autre, on trouve de tout : des articles à quelques euros comme du prêt-à-porter haut de gamme. Videdressing, lui, se focalise davantage sur les vêtements de milieu de gamme et de luxe, en maroquinerie notamment, et assortit ses ventes d’une garantie « satisfait ou remboursé ». Spécialisées dans les vêtements haut de gamme et de luxe, Vestiaire Collective et Collector Square se distinguent par une authentification physique de la conformité de chaque article avant son envoi chez l’acquéreur.
A savoir. Pour des pièces qui valent seulement quelques euros, tournez-vous vers les friperies comme, par exemple, label-Emmaüs.co et patatam.com (femme et enfant) présent dans certains magasins Auchan et dans quelques enseignes du Système U.

Les bons plans de la location

Besoin d’une tenue habillée en vue d’une occasion d’exception ? Plutôt que de casser sa tirelire pour une robe de soirée qui risque d’être démodée avant de resservir, vous pouvez louer une tenue de marque, à partir d’une centaine d’euros pour cinq jours, sur 1robepour1soir.com. Le site propose également des formules d’abonnement.
A savoir. C’est encore moins cher (à partir de 30 ou 40 € pour quatre jours de location, frais d’envoi/retour et nettoyage compris), en louant entre particuliers, sur des sites comme lescachotieres.com ou lafashionlib.fr. Sur ce dernier, les vêtements loués sont assurés contre les dommages accidentels.

S’habiller en circuit court

Culture du coton, tissage, teinture, assemblage… un jean parcourt jusqu’à 65 000 km avant de rejoindre notre dressing. Préférer le made in France, ou au moins le made in Europe, est un choix écoresponsable. Les créateurs les plus sérieux arborent le label Origine France garantie (OFG). C’est l’assurance que le prix de revient du produit est à plus de 50 % d’origine française, de même que les principales étapes de sa fabrication – tricotage, teinture, découpe, confection, impression et finition pour un tee-shirt, par exemple.
A savoir. Les marques qui affichent ce label sont de plus en plus nombreuses : 1083, Splice, Jules & Jen, Tenue d’Artiste, Made in France, Blanc Bonnet, Tranquille Emile… A découvrir sur OrigineFranceGarantie.fr (aller sur « annuaire des produits » puis « rechercher par catégorie »).

Recycler plutôt que jeter

Nos vêtements usagés méritent mieux que de finir à la poubelle. Données à une association ou déposées dans un bac dédié, les pièces en bon état seront réutilisées ou « upcyclées » (transformées). Le reste peut servir à la fabrication de chiffons industriels ou être récupéré sous forme de fibres. Tissus naturels, synthétiques, cuir… plus de 90 % des matières premières peuvent être valorisées.
A savoir. Pour une consommation évaluée à plus de 600 000 tonnes par an, le taux de collecte des vêtements, tissus et accessoires n’est que de 38 % en France. Peut mieux faire…

L’avis de l’experte

La loi anti-gaspillage pour l’économie circulaire doit être une opportunité pour reconsidérer nos habitudes. Nous avons tous un rôle à jouer et au-delà des comportements d’achats, à chacun de réparer, réutiliser ou recycler ses vêtements et chaussures autant que faire se peut. Des solutions fleurissent sur tout le territoire, à l’imamge d’ateliers d’upcycling et de réparation dont l’objectif est de rallonger leur durabilité. Qu’en est-il des jeans, pulls, baskets, tee-shirts, draps… que l’on ne veut plus dans nos armoires ? Nous vous invitons à les déposer dans l’un de nos points de dépôt volontaires ou 46 000 bornes dont la géolocalisation est disponible sur le portail refashion.fr. En 2020, plus de 248 000 tonnes de textiles et chaussures ont ainsi pu trouver une seconde vie. Un geste qui prend tout son sens lorsque l’on sait que 1 kg de textile usagé collecté évite l’émission de 25 kg de CO2.

Merci à Sandra Baldini, directrice communication de Refashion

Seconde main solidaire

Sur sa nouvelle plateforme tremma.co, Emmaüs france propose de recevoir tous vos vêtements, accessoires et autres objets susceptibles de trouver une seconde vie et que vous ne souhaitez pas vendre vous-même. Le produit de la vente servira à financer une action solidaire (entreprise de réinsertion, lutte contre l’exclusion numérique…) à choisir sur le site. Ces dons en nature ouvrent droit à une réduction d’impôt égale à 60 % du produit de la vente.

Made in France et antigaspi

Un vent d’écoresponsabilité souffle chez les créateurs hexagonaux. La marque de lingerie Olly a adopté une nouvelle matière : le Tencel, une fibre écologique issue de cellulose de bois (cinq fois moins gourmande en eau que le coton) fabriquée en Autriche à partir de bois de forêts locales certifiées FSC et PEFC. Le Slip Français propose lui des pièces en dentelle recyclée. La marque 1083 s’est associée avec Les Hirondelles, qui confectionne des vêtements en France à partir des chutes de l’industrie textile, pour produire une surchemise en coton bio upcyclée à partir des chutes et fins de rouleaux de son tissu denim.

Quel prix pour des vêtements de seconde main ?

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