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Dans la foulée des grosses pointures américaines, les marques françaises sont entrées dans la course des sneakers, ces baskets de ville tant à la mode. Avec une démarche souvent originale.

Depuis la toute première en toile repérée en 1868, la chaussure de sport a fait du chemin. Pensée pour le confort et les performances des athlètes, elle bat désormais le pavé et défile même sur les podiums des défilés de haute couture. Elle s’est avancée d’abord timidement hors des terrains d’entraînement, poussée par les danseurs de hiphop et les rappeurs dans les années 1980, copiant alors les basketteurs.

Elle se nomme ainsi Keds ou Converse All Star. Du modèle blanc minimaliste jusqu’aux dad shoes, comprenez la « chaussure à papa », aux semelles surdimensionnées et à l’allure orthopédique, les tennis se retrouvent aux pieds des citadins de tous âges, fashion victimes ou simplement désireux d’être à l’aise dans leurs baskets ! Les fabricants suivent évidemment le mouvement, les géants américains en tête.

Les plus petits leur emboîtent le pas, parmi lesquels une flopée de créateurs français, bien décidés à se démarquer. Certains le font en osant l’imprimé ou d’autres singularités, à l’image de Gep, Canal Saint Martin, Le Flow. Caval s’amuse même avec des paires dépareillées. D’autres s’engagent sur la mode responsable et éthique, limitant l’empreinte environnementale et sociale de leur production. Oth recycle les pneus en semelles, N’go collabore avec des coopératives d’artisans vietnamiens, Faguo plante un arbre pour chaque paire achetée… De beaux projets pour de belles chaussures, qui ont même leur festival, le Sneakerness, organisé depuis cinq ans à Paris. Le phénomène n’est pas prêt de marquer le pas.

La mode éthique : Veja

Du coton cultivé sans produit chimique ou des bouteilles plastique recyclées pour la chaussure, du caoutchouc sauvage d’Amazonie pour les semelles, de la colle à l’eau… Ainsi vont les baskets Veja (« regarde », en portugais), comme voulues par deux amis d’enfance en 2004. Le tout fabriqué dans la dignité, avec deux coopératives brésiliennes, et préparé par une association d’insertion du Val-de-Marne. Campo, le dernier modèle est, lui, réalisé à partir de déchets de maïs.

À haute valeur ajoutée : le Coq Sportif

Née en 1882 dans l’Aube, la marque au célèbre maillot jersey pour cyclistes et aux premiers survêtements se distingue à nouveau : elle prend pied dans le marché de la chaussure de sport en rapatriant sa production en France, à Nancy. En haut du podium, le modèle BlaZon, hommage au tennisman Arthur Ashe qui a triomphé à Wimbledon en 1975. Blanche, en cuir, la basket arbore un écusson coloré, symbole des chevaliers du Moyen Age, et une languette au liseré assorti.

Un petit bijou : les Barons Papillom

Impossible de se tromper ! Les Barons Papillom se reconnaissent au premier coup d’oeil avec leur forme montante, leur fermeture facile par strap sur l’arrière du pied ou leurs semelles intérieures veau, liège et herbes assainissantes pour être portées pieds nus. Sans oublier son logo doré, conçu avec une maison de joaillerie française. La marque, créée en 2013, installée dans les Yvelines et fabriquée à Mont-Jean-sur-Loire, ne cache rien de ses goûts de luxe !

La touche (éco)tricotée : Ector sneakers

Tout se joue en Isère. Là, au coeur même du berceau historique de la chaussure française, Patrick Mainguené, fils de bottier, développe ses collections de sneakers (chaussures de sport destinées à un usage citadin) depuis 2011. Les premières étaient en cuir, les suivantes en fils tricotés en une quinzaine de coloris, à partir de bouteilles en plastique recyclées. Et rien ne se perd ! Une fois usée ou abîmée, chaque paire d’Ector, unisexe et vendue uniformément au prix de 99 €, peut être renvoyée à l’atelier pour une remise en état de marche !

Les sneakers ont la cote

3 questions à… Michelle Bonnet, déléguée générale de la Fédération française de la chaussure :

Pourquoi les sneakers ont-elles tant la cote ?

Venue des Etats-Unis, la pratique de porter des chaussures de sport en ville s’est renforcée chez nous avec la tendance « athleisure », un style qui combine sport, esthétisme et confort. Elle suit aussi assez naturellement le phénomène ballerines, et une recherche de chaussures plates.

Qu’en est-il des ventes ?

Sur le marché français, les hommes consacrent aujourd’hui près de la moitié de leur budget chaussures aux sneakers. Les femmes, elles, restent plus fidèles aux classiques escarpins, ballerines… Mais elles réservent toutefois près d’un tiers de leurs achats à ces modèles.

Retrouve-t-on une « patte » française ?

Nos marques proposent des modèles à forte personnalité et audacieux en termes d’imprimés, couleurs, matières ou textures. Leur mélange des genres est d’ailleurs une tendance visible de cet été avec un objectif clair : sortir des sentiers battus. Même si la sneaker unisexe blanche, intemporelle, a encore de beaux jours devant elle.

Article paru dans le numéro Femme Actuelle Jeux Régions n°14 juin – juillet 2019

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