Parce qu’elle se porte en mode mains libres, la banane est unanimement appréciée pour son aspect pratico-pratique. Jusqu’à peu décriée pour son ringardisme, le it-bag des années 90 fait son grand retour au rang des tendances.
C’est l’histoire d’un petit sac devenu grand
L’accessoire dont les touristes ne se séparent pas. Pratique pour ranger sa petite monnaie, ses lunettes de soleil ou les billes gagnées dans la cour de récré… La banane servait de fourre-tout avant de devenir totalement has been. Mais comme à son habitude le vent a soufflé sur la mode, et avec lui la banane a retrouvé sa place dans notre garde-robe.
Si l’on rembobine, c’est dans le streetwear des années 90 que la banane devient un véritable accessoire de mode. En nylon ou en cuir, dans des couleurs primaires et serrée au niveau du bassin, c’était un accessoire phare que tout un chacun arborait fièrement. Mais la banane ou belt-bag revient de loin. Elle existait déjà trois décennies plus tôt où l’on pouvait l’apercevoir dans les pages de Vogue en 1966 et 1968.
En toile de fond de ce retour, les années 90, incessante inspiration des créateurs pour la belle saison. Réminiscence de l’enfance et de l’adolescence, on se souvient l’avoir vue sur les party girls du Palace, les jeunes mamans pressées en jean taille haute et t-shirt blanc, Carrie Bradshaw dans Sex and The City ou encore version masculine sur Joey McIntyre, le leader déjanté des New Kids on the Block.
Tout le monde en portait, peu importe son budget ou sa sensibilité, quitter à atteindre rapidement l’overdose. Trop de bananes a tué la banane en somme, le monde entier rejetant progressivement en masse un accessoire qu’il jugeait désormais ringard, au point que le “banane bashing” devint à la mode, le modèle Gucci étant alors le plus mitraillé.
Une décennie plus tard, porter une banane devient une provocation, un défi à la bienséance et au bon goût voire presque un moyen de faire parler de soi. On pense notamment à Rihanna et sa tentative de réhabilitation du “bum bag” en 2009, ou plus récemment à des créateurs comme Alexander Wang et Karl Lagerfeld, vraisemblablement plus soucieux de faire le buzz que de rendre hommage à l’allure touriste.
Snobée à la fin de son âge d’or, l’époque du « banana bashing » est révolue. Les plus grands créateurs craquent pour son mini format. La banane fait son chemin jusqu’aux portes des grandes maisons lors des semaines de la mode. Et pour cause, sur les podiums automne-hiver 2018-2019, la cultissime banane ajoute à son statut pratique une allure chic. Moins allongée, elle affiche désormais une ligne stricte et sophistiquée.
Les teintes sont attrayantes, les matières nobles, les détails précieux : tous les codes du sac idéal sont réunis ici en version miniature. L’atout mode ? Une délicate chaîne en métal ou une fine lanière de cuir évincent l’ingrate ceinture en nylon scieuse de taille. Le porté est léger, qu’il embrasse la taille ou qu’il tombe sur les hanches.
Dorénavant la banane est l’ultime snobisme. Reines des streetstyles et influenceuses d’Instagram l’exhibent non sans fierté, a fortiori quand il s’agit du déjà très galvaudé modèle Gucci à l’esthétique moins urbaine que 16e. L’anti-mode est devenue mode en somme, l’underground se livrant désormais sans hésiter aux griffes du luxe mainstream.
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