Plus d’un an après avoir fermé ses boutiques et annoncé sa liquidation, la griffe Sonia Rykiel se relance avec un e-shop qui, dans un premier temps, fait la part belle aux anciennes pièces déjà produites.

C’est avec un stock d’une dizaine de milliers de pièces que la griffe Sonia Rykiel a été reprise par Michael et Eric Dayan en mai 2020. Dedans, on retrouve des mailles et les dernières collections produites par l’ancienne directrice artistique Julie De Libran. Les deux repreneurs ont décidé de les remettre en vente ce mardi 27 octobre, jour de lancement du nouvel e-shop de la marque qui a fait son premier grand retour sur les réseaux après le confinement.

La relance de la griffe Sonia Rykiel s’était dessinait en décembre 2019, cinq mois après avoir tiré le rideau et déposé le bilan. L’iconique marque parisienne avait trouvé des repreneurs en les personnes de Michael et Eric Dayan, les fondateurs du site Showroomprivé. Les deux hommes, qui ont quitté la direction du site il y a deux ans tout en restant actionnaires, avaient annoncé le mercredi 6 mai la finalisation de leur achat et leur volonté de redonner un second souffle au label, connu pour ses rayures et sa maille. Une nouvelle alors encourageante à l’heure où l’industrie de la mode est durement touchée par la crise sanitaire.

Retour sur la saga Sonia Rykiel

Sonia Rykiel dans sa boutique parisienne le 4 juin 1965.

Avant d’ouvrir une boutique à son nom, Sonia Rykiel lançait des modèles sous le label Laura, marque de son mari. C’est là qu’elle fit réaliser ses robes de grossesse en maille et ses premiers tricots. Ici, elle pose elle-même dans l’une de ses créations pour Laura, en 1965.

Défilé automne-hiver 1974 : le tricot roi.

Une ribambelle de filles fraîches et souriantes : l’une des formules magiques des défilés Sonia Rykiel. Ici, celui du printemps-été 1976.

Le retour de la marque s’est d’abord fait en images sur les réseaux sociaux, dès la fin du confinement. «Dans le contexte actuel, nous souhaitons concentrer et mobiliser nos efforts sur la réouverture des médias sociaux de la marque qui ont déjà une large communauté (450.000 adeptes sur Instagram, 140.000 sur Twitter, 90.000 sur Facebook). Nous voulons partager les messages de soutien que nous avons reçus pour la marque, et transmettre ses valeurs-clés fédératrices et inspirantes», expliquaient alors les repreneurs. Quid de la direction artistique ? La réflexion est encore en cours, avec un choix qui devrait s’arrêter d’ici à la fin de l’année.

Une marque qui a libéré les femmes

Fondée par Sonia Rykiel à la fin des années 1960, la griffe a participé à la libération du corps de la femme, notamment via le pull, pièce devenue emblématique de la maison. La créatrice le voulait moulant et sexy. Une vision qui participe à révolutionner la maille, jusqu’alors associée à de gros tricots informes. Plus tard, Sonia Rykiel travaille les proportions, les rayures et la matière éponge qu’elle revisite de mille et une façons. Son ADN se construit et s’ancre dans l’histoire de la mode. En 2018, la maison se voit même inspirer le nom d’une allée parisienne, inaugurée par Anne Hidalgo. Ce sera la première rue de la ville à être associée à un créateur de mode.

En vidéo, le défilé Sonia Rykiel printemps-été 2019

Malgré le panache et la réputation de la marque, celle-ci a vu ses ventes fondre à la suite de la crise de 2008. En 2012, Sonia Rykiel qui est alors l’une des dernières maisons indépendantes, cède 80 % de son capital au fonds d’investissement chinois Fung Brands, également détenteur des marques Delvaux et Clergerie. Mais les résultats financiers de l’entreprise ne sont pas à la hauteur et précipitent sa chute, trois ans après le décès de sa fondatrice. Dans leur offre de reprise, les frères Dayan avaient mis en avant leur «solidité financière» et leur «expertise dans le secteur». Et déclaraient vouloir relancer le label en France et à l’étranger. Le nouveau site, adapté pour toucher l’international, va dans ce sens.

Cet article, initialement publié le 7 mai 2020, a fait l’objet d’une mise à jour.

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