En 2019, après avoir rencontré des femmes victimes de violences, Elsa Wolinski a eu envie de s’engager pour elles. Ses collections mode, pleine de joie de vivre, de couleur, de liberté sont créées dans un but solidaire. Elle nous raconte l’histoire de sa marque Sisterhood by Wolinski, ses inspirations, et ses envies multiples.

Je ne suis pas créatrice de mode.” On ne sait si c’est de la modestie ou une posture : Elsa Wolinski se dit plutôt “entrepreneuse dans la mode« . Avec une ambition simple: « penser des collections que les gens auront envie d’acheter pour que je puisse reverser de l’argent aux causes qui me touchent.” Elle est aujourd’hui à la tête de Sisterhood, une marque engagée et solidaire, pour toutes les femmes.

Pour elle, tout a commencé en 2015. Elle voulait travailler sur un un projet avec son père Georges Wolinski pour lui redonner un peu d’envie, de baume au cœur, “il n’allait pas bien, ne comprenait pas l’époque”… Ils imaginent ensemble des vêtements ornés de ses dessins. Mais alors qu’elle est enfin prête à se lancer, son père disparaît dans l’attentat de Charlie Hebdo du 7 janvier 2015. Elsa prend quand même son courage à deux mains et rencontre Sarah, la créatrice de la marque Henriette, qui vient d’accoucher d’un petit Georges – un signe – et lance sa collection de culottes. “On a eu un succès fou. On a vendu chez Colette notamment, mais j’ai tout de suite voulu que ça soit solidaire”.

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Trois ans plus tard, elle se rend, à l’appel du collectif Femen en France, au procès Laura Rapp, cette femme qui a failli mourir sous les coups de son compagnon, sous les yeux de sa fille. “Ce jour-là j’ai eu la sensation d’ouvrir les yeux. L’absurdité de ce que vivent certaines femmes. C’est là que je me suis demandée comment trouver de l’argent de manière pérenne.” Sisterhood by Wolinski a désormais le vent en poupe. En plus du street-wear originel, elle a ajouté des pièces plus féminines, avec beaucoup d’imprimés, “ça c’est mon côté un peu bohème”. Surtout, les pièces vont jusqu’au 52, “avec des élastiques très larges, un travail sur les textures, les matières, pour ne jamais serrer la taille. Un vestiaire un peu fou, dont les codes et les couleurs révèlent la joie de vivre. Des pièces imaginées à Roubaix, dans le berceau du textile français, made in Europe avec un objectif de production vertueuse.” Le plus important, pour chaque pièce achetée, 2 euros sont reversés à la Fondation des femmes et 2 euros à l’association Coeur de Guerrière. Du jamais vu dans la mode solidaire. Voici l’interview créatrice d’Elsa Wolinski.

Gala : Pourquoi la mode?

Elsa Wolinski: Je rêvais d’avoir un magasin avec tout ce que je voulais, tout ce que j’aimais dedans. J’adorais créer, je piquais les paréos de ma mère et je les découpais pour en faire des tee shirts, des jupes. J’ai donc fait le Studio Berceau, j’ai fait des stages dans la mode. Même si j’ai exercé d’autres métiers, le stylisme a toujours été présent en moi.

Gala : Qu’est-ce qui vous inspire en ce moment?

E. W. : Le vinaigre de cidre. J’ai découvert tous ses bienfaits et ça me fascine ! Au niveau artistique, j’adore Prune Nourry, une artiste incroyable dont j’ai découvert le livre Aux Amazones. Je suis tout ce qu’elle fait.

Gala : Qui sont vos idoles mode?

E. W. : Elsa Schiaparelli pour sa folie, son côté sulfureux, le rêve. Et Katharine Hamnett qui, la première a créé des tee-shirts engagés, s’est intéressé au coton bio… Il y a aussi Marylin Monroe, qui m’a subjuguée toute petite, qui m’a donné envie de créer pour les femmes un peu rondes.

Gala : Vos couleurs préférées?

E. W. : Le bleu cobalt, depuis que j’ai découvert Matisse, enfant, avec mes parents. Le Fuchsia, partout, tout le temps depuis toujours.

Gala : Un souvenir d’enfance lié à la mode?

E. W. : Ma mère, toujours très élégante. Ses tenues fleuries, ou cette robe rouge Saint Laurent, très longue, ceinturée à la taille.

Gala : Votre première pièce mode ?

E. W. : Saint-Laurent toujours, une paire de chaussures très hautes que je me suis achetée avec mon premier salaire, lorsque Dominique Farrugia m’avait engagée sur Comedie il y a 20 ans.

Gala : Un objet ou accessoire qui ne vous quitte jamais ?

E. W. : Mon doudou : une espèce d’animal vert qui n’existe pas. Je l’emmène partout. Ou mes bijoux Persée, soudés à même ma peau. Des bagues et un bracelet qui, par définition, ne me quittent plus depuis juin dernier. Je ne pars jamais en voyage sans mes cartes d’oracle de Lili Barbery, j’en tire une par jour. Pour m’amuser.

Gala : Vos comptes instagram coup de coeur ?

E. W. : J’adore le compte de la créatrice de Tajine Banane, une marque de vêtements pour les femmes qui allaitent. Elle s’appelle Alison Cavaille et son compte, c’est Cloudiies. Elle me fait hurler de rire, elle est nature, elle raconte ses vacances avec ses enfants, son mariage… J’aime aussi le compte Glucose Goddess, une biochimiste qui donne des conseils nutrition.

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Gala : Un look de jeunesse que vous n’assumez plus ou au contraire, que vous regrettez?

E. W. : Je regrette mes jeans diesel, moulants, qui tombaient sur les hanches à la Britney, que je portais avec mes santiags, et mon sweat-shirt Compagnie Californie, les cheveux attachés avec une pince. Mon père en a fait un dessin d’ailleurs. Je vous l’envoie.

Crédits photos : Sisterhood by Wolinski

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