Des rumeurs de come-back, il y en a eu beaucoup. Mais cette fois, c’est la bonne. Phoebe Philo confirme revenir sur la scène mode avec une marque qu’elle lance en partenariat avec LVMH.

Trois ans et demi. Le temps peut paraître long quand il est question d’absence. C’est celui que Phoebe Philo s’est accordée avant de revenir sur la scène mode qu’elle avait quittée après dix ans à la direction artistique de Céline. Son départ, motivé par des raisons familiales, avait mis le monde de la mode en émoi qui pleurait son sens du style, du vêtement ultradésirable. Voici donc Phoebe Philo qui revient. Non sous l’égide d’une maison bien établie comme de nombreuses rumeurs avaient pu le laisser penser. La styliste britannique lance sa marque de vêtements et d’accessoires avec le soutien partiel de LVMH. Le géant du luxe n’aura en effet qu’une participation minoritaire.

À 48 ans, Phoebe Philo se lance donc dans «l’aventure entrepreneuriale», comme l’écrit Bernard Arnault, le président de LVMH, dans un communiqué. C’est avec un certain minimalisme que la créatrice détaille, elle, son projet : «Être dans mon studio et créer à nouveau a été à la fois excitant et incroyablement satisfaisant». Et d’ajouter : «Je suis très impatiente de reprendre contact avec mon public et les gens du monde entier.» Pour le moment, aucune information sur le nom du label, s’il sera uniquement dédié au vêtement féminin ou non, s’il embrassera la fièvre digitale (on connaît son inappétence pour le sujet). Mais Phoebe Philo promet d’en dire plus en janvier.

La cuissarde
Pour sa collection automne-hiver 2013-2014, Phoebe Philo propose une version minimaliste et façon seconde peau des cuissardes, longtemps qualifiées de vulgaires. Dior en fera de même pour sa collection haute couture, avec son modèle en cuir verni. (Défilé Céline prêt-à-porter automne-hiver 2013-2014.)

Le manteau oversize
La créatrice questionne la sexualisation des vêtements : pour elle « les femmes devraient avoir plusieurs choix et devraient se sentir bien dans les vêtements qu’elles portent. » Le manteau oversize s’est ainsi hissé au rang de pièce maîtresse du vestiaire. (Défilé Céline prêt-à-porter automne-hiver 2014-2015.)

La mule plate fourrée
Longtemps abhorrée par l’opinion publique, la mule plate Birkenstock se hisse au rang de chaussure désirable grâce à Phoebe Philo. La semelle en fourrure y est certainement pour quelque chose. (Défilé Céline prêt-à-porter printemps-été 2013.)

Le col roulé
Friande du turtle neck, Phoebe Philo a remasterisé ce pull, longtemps relégué au rang de pièce BCBG, dès sa collection automne-hiver 2011-2012 et cette version sport chic. (Défilé Céline prêt-à-porter automne-hiver 2011-2012.)

Ultradiscrète

Une annonce succincte qui n’étonne guère venant d’une créatrice qui a bâti sa réputation et sa carrière sur la discrétion. On se souvient de ses fins de défilé propices au même rituel : Phoebe Philo s’avançant et saluant d’une main hâtive avant de tourner rapidement les talons. Des apparitions éclaires, des interviews clairsemées et une réserve absolue. Ce qui n’a pas terni ses missions au sein des différentes maisons qui ont fait son CV. On pense d’abord à Chloé dont elle a redressé les ventes et qu’elle a quittée au sommet de sa réussite en 2006 pour cause de maternité. Elle y avait imposait en douceur sa mode chic, discrète et charismatique. En somme, un vestiaire cérébral avec une quête constante de perfection.

Deux ans plus tard, c’est chez Céline qu’elle redonne de l’éclat et de l’aura, en s’inscrivant dans l’ADN de la marque par le minimalisme. Elle y pose une mode vigoureuse et raffinée qui pousse le confort à son paroxysme. Matières ouatées, couleurs neutres, coupes fluides… Un «bien-porter» addictif conjuguant élégance effortless, simplicité apparente et raffinement négligé. De ses collections successives se démarquent quelques pièces phares : le pantalon large, le manteau oversize, le col roulé ou encore le slip-on… Toujours d’actualité aujourd’hui.

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