Quand elle ne rayonne pas sur les podiums et les shootings photos, la sublime top française s’engage pour rendre le monde un peu meilleur. Portrait d’une jeune femme moderne, qui électrise cette série où les joyaux dialoguent en technicolor avec un make-up magnétique.
«Le métier de mannequin doit avoir un sens», affirme la top-modèle Cindy Bruna, 26 ans, considérée comme l’une des plus belles filles du monde. Née dans le Var d’une mère congolaise et d’un père italien, elle a hérité du glamour de cette alliance des contraires, et sa vie, véritable success story, est devenue un exemple pour les jeunes filles de sa génération. «Je veux leur dire que tout est possible, explique-t-elle, à condition de ne pas manquer le train, de s’endurcir et d’être prête à partir à l’aventure.»
C’est à 16 ans qu’elle est repérée, alors qu’elle révise son bac. «J’avais pourtant des rêves simples : me marier, avoir des enfants et entreprendre une carrière d’experte-comptable.» Et puis, un après-midi, Dominique Savri, «scout» pour l’agence de mannequins Makers by Metropolitan, a bousculé ce schéma tout tracé quand elle a aperçu sur la plage de Saint-Raphaël une silhouette ravissante. «J’ai tout de suite été attirée par la longueur de ses jambes, se souvient-elle, et lorsque je lui ai adressé la parole, elle m’a offert le plus joli des sourires.» Des grands yeux noirs, un port de sultane, une silhouette de liane faite pour conquérir les créateurs, les plus grands photographes et les directeurs de casting… La beauté de Cindy Bruna est évidente.
« Il faut provoquer la chance »
Collier en or gris et platine, serti d’aigues-marines et de diamants, collection Riders of the Knights, Louis Vuitton. Col Alexandra Golovanoff.
Les parents de Cindy hésitent. Obstinée, leur fille leur explique que le mannequinat est un vrai métier. Ils se ravisent. Elle fonce. Quelques mois plus tard, elle se retrouve à New York, seule, sans connaître un seul mot d’anglais. «Une période pleine de doutes.» Elle persiste. Survient alors Steven Meisel, photographe star qui la « booke » en exclusivité pour six mois. À 18 ans, la voici à la une du Vogue italien et dans la campagne Prada. La suite n’est qu’une multiplication de collaborations avec les plus grands couturiers – Jean Paul Gaultier, Balmain, Elie Saab…
«J’ai immédiatement adoré cette vie. Je me suis prise au jeu, mais je voulais aussi que mon expérience serve à d’autres. Si j’y suis arrivée, d’autres peuvent le faire. Le plafond de verre est difficile à rompre, mais rien n’est impossible. Il faut oser et provoquer la chance.» Voilà son premier mantra.
En vidéo, l’interview de Cindy Bruna à l’occasion du 70e festival de Cannes
Le deuxième s’articule autour de la diversité. «C’est une cause à laquelle je tiens. C’est normal, j’en suis issue. Je considère que je suis multiple, que ma singularité vient de cette diversité, que je dois en être fière. J’espère pouvoir aider, par mon exemple, à montrer que c’est une richesse. Tous les types de beauté, dans leur pluralité, ont leur place sans aucune discrimination, sur les podiums et dans la vie.» D’ailleurs, ce dont elle est le plus fière est d’avoir été la première femme métisse à décrocher une exclusivité avec le designer . «Un monde qui inclut des beautés différentes est un monde plus tolérant, donc plus fort et plus combatif.»
Enfin, souhaite que la mode se mette au service de la planète. «Nous devons participer à son sauvetage et donner l’exemple. Dans ma vie quotidienne, je reste en alerte sur l’impact environnemental de tous les matériaux qui m’entourent. Je ne porte pas de fourrure, j’utilise des textures recyclables. Je suis fière de porter une mode équitable qui sert le bien commun.»
Bagues et bracelet taille émeraude, en or jaune, sertis de béryls héliodores taille émeraude, d’une citrine, de cristal de roche et de diamants collection haute joaillerie, Boucheron. Brassière COS.
Comment livrer ces combats ? «En prenant la parole, explique la top-modèle, car un mannequin doit être davantage qu’une belle silhouette sur un podium ou un beau visage sur une couverture de journal. Il doit pouvoir s’exprimer et utiliser sa notoriété s’il veut jouer un rôle dans la société. Comme mes consœurs, je suis plus qu’une image, mais une femme qui a des idées, des convictions, et j’ai bien l’intention de les partager. » Cindy Bruna a rejoint, entre autres, Solidarité Femmes, une fédération d’associations de femmes engagées contre les violences conjugales. « Sait-on que 133 femmes (à la date du 13 novembre, NDLR) ont été tuées par leur conjoint ou leur ex-conjoint en France depuis le début de l’année ? Pour soutenir cette cause, j’essaie de récolter des fonds et, pour cela, j’utilise les réseaux sociaux. Ils nous ont, comme à d’autres, permis de délivrer des messages qui sont reçus dans le monde entier.»
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