L’intime est résolument politique. C’est devant ce constat que la Française Bertille Isabeau, créatrice et féministe passée par New York, s’est engagée à faire de la lingerie son domaine de prédilection. Un moyen par lequel libérer les corps, les mentalités, et laisser le soin à tou·te·s de s’approprier le sien en se défaisant du regard de l’autre, promet aujourd’hui sa marque éponyme. Un message puissant qu’elle réussit à faire passer à travers ses collections épurées.

Dernière en date, Black N3, une troisième ligne monochrome composée de 7 modèles qui mêlent matières résistantes et durables, dont du coton certifié GOTS (dont les procédés de production et de transformation sont respectueux de l’environnement), et empiècements en dentelle de Calais.

Le jeu de transparence est accentué par les décolletés plongeants emblématiques de la griffe, qui dévoilent le dos avec élégance, et un motif serpent qui n’a rien d’anodin, puisqu’il a été choisi pour « ses symboles forts de mutation, de sang-froid et de capacité d’adaptation », détaille la maison.

Elle le garantit, ces sous-vêtements ont été pensés afin que « les femmes se sentent bien au quotidien, tout en portant des coupes qui mettent en valeur leurs corps ». Et affirme oeuvrer à suggérer de nouveaux codes de sensualité. Pour illustrer cette volonté, sort une campagne emprunte d’un message puissant : les stéréotypes ne définissent pas la femme d’aujourd’hui.

« Libres, nous sommes légion »

Dans cette vidéo inspirante réalisée par Raphaëlle Chauvin, sept égéries Bertille Isabeau marchent, dansent, fixent l’objectif au fil d’un plan-séquence captivant et intense, rythmé par la voix de la designer.

Celle-ci récite un manifeste vibrant : « Nous ne sommes pas un genre, Nous ne sommes pas un corps, Nous ne sommes pas une norme de langage. Nous sommes photographe, actrice, assistante maternelle, chorégraphe, étudiante… Nous sommes complexes, drôles et changeantes. Nous sommes pour la différence, pour le droit d’être. Nous sommes résistantes, sensibles et combatives. Nous sommes singulières au pluriel. Libres, nous sommes légion. »

« Le choix de réaliser des plans non chorégraphiés est volontaire », commente ultérieurement Bertille Isabeau. « Un parti pris qui laisse à chaque modèle l’interprétation de ses émotions. D’ethnies différentes, qu’elles soient grandes, petites, filiformes ou aux formes affirmées, leurs valeurs et leurs convictions sont communes. C’est la force de la sororité ».

Une ode essentielle à la pluralité, assortie d’une gamme travaillée, qui réussit le pari de faire rimer confort, style et liberté. On signe.

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