Roubaix, c’est un peu comme Marseille, une grande pauvreté, moins de soleil mais l’énergie en plus.
Stéphanie Calvino a quitté le bleu méditerranéen de sa cité natale pour les briques rouges de la ville du Nord et n’en est plus repartie : « La mayonnaise a pris. » Elle y a rencontré « une dynamique et des jeunes incroyables », le terreau fertile pour faire pousser ensemble son combat social et son engagement en faveur d’une mode durable.
Joël Soglo, l’un de ses « petits », l’accueille avec un immense sourire dans sa boutique de friperie La Casa Vintage . Laver la laine à 20 °C, arrêter de se coucher à 2 heures du matin, renouveler la vitrine… Bob sur la tête, le jeune homme de 22 ans écoute les conseils énergiques de celle qui l’a coaché lors d’un concours pour l’installation de commerçants en centre-ville.
Lui qui végétait à l’école est arrivé deuxième : « Vendre de la fripe, c’est ma passion. Au lycée, mes copains étaient trop stylés, avec du neuf. Moi, je n’avais pas d’argent, il fallait que je bidouille. » Grâce au programme Anti_Fashion piloté par Stéphanie Calvino, il a « compris que rien n’était impossible, les barrières c’est nous qui nous les mettons dans nos têtes ».
Et promis, oui, oui, Joël va faire un effort pour ouvrir sa boutique entre midi et deux. « Sinon, j’appelle ta mère ! » avertit Stéphanie Calvino.
Anti_Fashion, histoire d’un projet mode pionnier
Atelier d’upcycling de vêtements, démontage et remontage d’habits, cours d’histoire de la mode, entraînement à l’éloquence, sorties culturelles, organisation de festival de mode recyclée, rencontres avec des professionnel·les… Anti_Fashion, c’est tout cela à la fois, un laboratoire pour rapprocher de l’emploi des filles et des garçons qui en sont parfois très éloignés.
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