La mode aime les personnalités publiques. Des footballeurs aux joueurs de NBA, en passant par les artistes de K-POP qui sont de plus en plus plébiscités par le luxe, le constat est sans appel. Et s’il y a bien des égéries que les marques affectionnent tout particulièrement ces dernières années, ce sont les sportives.
Charismatiques, inspirantes et engagées. Ce « je ne sais quoi » de magnétique qui leur est propre fait d’elles des icônes de mode à part entière. Alors que le coup d’envoi des Jeux Olympiques de Tokyo a déjà été donné, focus sur ces nouvelles icônes de la mode.
Serena Williams, Megan Rapinoe… des icônes mode inattendues
Dans leur domaine respectif, on ne les présente plus. Mais c’est ailleurs que les sportives ont tapé fort en débarquant là où on ne les attendait pas : dans le cercle très fermé de la mode.
Ses nouvelles icônes s’appellent Serena Williams, Simone Biles ou encore Megan Rapinoe. Et si on ne leur a jamais prédit d’avenir dans l’industrie, c’est justement parce qu’elle ne les a jamais jugé conformes. Car la mode adore les silhouettes de femmes longilignes et les corps légèrement athlétiques, mais celui des sportives ? C’est non.
Les muscles saillants, les poitrines peu développées, les mollets toniques… Bref, les caractéristiques que de nombreuses femmes athlètes présentent n’entrent pas dans les codes féminins habituels. Raison pour laquelle leurs corps ne font jamais la couverture de grands magazines de mode… En tout cas jusqu’en 2018, lorsque Serena Williams s’affiche en maillot de bain sur la Une du Harper’s Bazaar UK.
La voie est alors ouverte, et bon nombre de ses consoeurs auront droit à leur couverture de magazine féminin. À l’instar de la footballeuse Megan Rapinoe qui apparaît topless sous son blazer, en Une du Glamour US.
Les sportives ont changé la donne. Au quotidien comme devant l’oeil des caméras, elles montrent une nouvelle facette de la féminité qui n’était jusque-là validée ni par la mode, ni par la société de manière générale.
Les sportives, nouvelles icônes de la pop culture
Il n’est pas question que de couvertures de magazine ou de contrats publicitaires. Au même titre que les acteurs et les chanteurs, la mode ouvre enfin ses portes aux femmes athlètes qui sont désormais ambassadrices et parfois même co-signataires de collections exclusives.
Et si la mode les enrôle, ce n’est pas (uniquement) pour le nombre de trophées qu’elles additionnent. Ce que les marques recherchent par dessus tout, ce sont des modèles d’inspiration. Des femmes du quotidien auxquelles on peut s’identifier, tout en admirant leur aura extraordinaire.
2016, le fabricant de jouets Mattel met l’une d’elles à l’honneur. Cette athlète ? C’est la footballeuse retraitée Abby Wambach. La poupée Barbie à son effigie célèbre certes le football féminin mais aussi le courage de l’attaquante. Car Abby Wambach a pris la parole à maintes reprises pour évoquer son homosexualité et les difficultés auxquelles cela l’a confrontée, dont le rejet de sa propre mère.
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Megan Rapinoe, Laure Manaudou, Eileen Gu,… Ce qu’elles représentent aux yeux de la société les hisse au rang d’icônes. Grâce à elles, notre conception du féminin tend à évoluer comme le prouve le cas de Caster Semenya, l’athlète sud-africaine jugée pour hyperandrogénie, et à considérer que la féminité est plurielle.
Mais ces championnes toutes disciplines confondues n’ont pas attendu d’être adoubées par les marques pour asseoir leur envergure mode. La preuve avec 7 athlètes qui usent de la mode comme d’un outil de performance.
Florence Griffith-Joyner, la pionnière
Sans elle, le style n’aurait sûrement pas autant de place sur les courts de tennis et les circuits de course.
Dans les années 80, Florence Griffith-Joyner est LE phénomène à suivre. Elle bat le record du 100m en 10.46 en 1988, laissant les observateurs stupéfaits et remplis de spéculations. C’est aussi pour admirer son look que les foules se déplacent en tribunes.
Pour cause, « Flo Jo » est toujours apprêtée : bracelets en or, brushing, rouge à lèvres parfait. Elle est aussi la première coureuse à se vêtir d’une combinaison moulante de la tête aux pieds. Plus encore, la sprinteuse affiche de longs ongles en acryliques. Une esthétique tape-à-l’oeil que beaucoup considèrent « ghetto », parce qu’issue de la culture noire américaine. Et si cette manucure est encore stéréotypée, elle l’est davantage à l’époque. Nombreux se demandent comment l’américaine parvient à maîtriser ses courses avec un tel « attirail ».
Si Florence Griffith-Joyner s’est éteinte tragiquement à l’âge de 38 ans, elle a ouvert la voie à plusieurs générations de sportives qui combinent performance et allure. On peut affirmer sans soucis que Sha’Carri Richardson est sa digne héritière. La sprinteuse américaine de 21 ans impressionne déjà par ses choix capillaires colorés et sa manucure aussi soignée que celle de Griffith-Joyner.
Serena Williams, reine de mode sur les courts
C’est la plus grande joueuse de tennis de l’Histoire. Depuis ses premiers tournois, Serena Williams fascine par sa qualité de jeu et par son style vestimentaire très affirmé. Ses looks sur terre battue sont plus iconiques les uns que les autres, bien que certains ont déclenché des controverses. Et en dehors des courts de tennis, ses looks sont tout autant observés (et critiqués).
Comme ce soir du MET Gala 2019. Serena Williams s’attire les foudres alors qu’elle foule le tapis rouge habillée d’une robe Atelier Versace. L’objet du fashion crime : ce sont ses baskets Nike x Off-White couleur jaune fluo. Quand ce n’est pas le combo robe – sneakers qui est décrié, ses détracteurs l’attaquent sur ses choix de robes jugés trop moulantes pour sa musculature soi-disant trop masculine.
Mais pas de quoi entacher sa crédibilité mode puisque c’est avec OFF-WHITE, la griffe de Virgil Abloh que Williams a co-signé une collab’ exclusive en 2018. La joueuse aux 39 titres du Grand Chelem accumule les contrats d’égéries comme celui qu’elle entretient avec le créateur de souliers Stuart Weitzman pour ne citer que lui.
Megan Rapinoe, une égérie en Or
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C’est l’une des athlètes préférées des enseignes. L’Américaine Megan Rapinoe, championne du monde de football, est devenue le visage de la Maison LOEWE en 2019. Logique puisque Rapinoe crée la sensation en raflant tout sur son passage.
La Coupe du Monde, le Ballon d’Or -plus haute distinction individuelle dans le milieu du football- et le coeur des internautes. Pourquoi ? Pour son franc-parler et son activisme, notamment au profit de la cause LGBTQIA+ et de l’égalité salariale pour les sportives professionnelles.
Grande leader sur n’importe quel terrain, Megan Rapinoe est choisie comme nouvelle ambassadrices de Victoria’s Secret en juin 2021. La star du ballon rond ne compte plus les couvertures de magazines de mode. On retient néanmoins celle qu’elle partage avec sa compagne, la basketteuse Sue Bird, en Une de InStyle. Le couple d’athlètes porte deux looks signés Gucci.
Simone Biles, la "GOAT"
Vogue, Glamour, Teen Vogue. La gymnaste Simone Biles a elle aussi un beau palmarès de couvertures de grands magazines. Plus encore, à 24 ans, l’américaine démontre que les corps athlétiques sont « fashionables ». Sa méthode est la suivante : dévoiler ses épaules et ses jambes musclées grâce à des robes de soirée courtes et sans manches. Sur red carpet, c’est toujours un succès.
Autre fashion statement : ses justaucorps. En juin 2021, Simone Biles débarque aux championnats nationaux de gymnastique des États-Unis avec une tenue qui en dit long. En cause : le dessin d’une chèvre tout en strass dans le dos de son justaucorps. Et si chèvre se dit goat en anglais, c’est l’acronyme du terme qu’il faut prendre en compte ici. Greatest Of All Time (G.O.A.T) : La meilleure de tous les temps.
Si eelle a porté pour la première fois l’animal totem sur l’un de ses costumes bien avant cette date, cette fois, « l’idée était de répondre aux haters. », déclare la gymnaste américaine. Voilà de l’ego-trip stylistique comme on en raffole dans le domaine sportif. Mais dans ce cas précis, peut-on réellement parler d’égo quand on est la gymnaste la plus décorée de l’Histoire ?
Ibtihaj Muhammad, modeuse modeste
Le grand public l’a découverte lors des Jeux Olympiques de Rio, en 2016. L’escrimeuse Ibtihaj Muhammad y remporte la médaille de bronze par équipe, et l’attention du monde entier par le même temps. En effet, c’est la première femme étasunienne portant le hijab à être couronnée pendant les Jeux.
Dans la vie de tous les jours, Ibtihaj Muhammad affiche son amour pour la mode, et plus précisément la mode modeste. Autrement dit, un rayon dédié aux femmes musulmanes, chrétiennes, juives et d’autres confessions, qui allie style et pudeur. Elle lance alors sa propre maison de mode modeste baptisée Louella en 2014.
Mais la mode modeste est surtout un secteur régulièrement au coeur de polémiques provoquées par l’extrême droite. 2017, Nike lance son Pro Hijab, un hijab de sport destiné aux athlètes musulmanes.
Conséquences ? Une déferlante d’appels au boycott. Un an avant la Ministre de la Famille, des Enfants et des Droits des Femmes Laurence Rossignol s’insurgeait déjà à propos de la « mode islamique » : « On ne peut pas admettre que c’est banal, que c’est anodin, que des grandes marques investissent ce marché. C’est irresponsable de la part de ces marques. »
Une chose est sûre : difficile de naviguer dans la sphère trop peu inclusive de la mode lorsqu’on est une femme musulmane et voilée, en atteste le retrait des podiums d’Halima Aden, la première mannequin voilée de l’Histoire.
Quelques mois après les Jeux de Rio, Mattel a cependant imaginé la première Barbie voilée de l’Histoire, à l’effigie d’Ibtihaj Muhammad. Cette poupée est issue de la collection « Shero » de Mattel, qui vise à rendre hommage aux femmes inspirantes. Une preuve que l’escrimeuse voilée compte comme un modèle de représentation.
Abby Wambach, le look androgyne
La footballeuse américaine Abby Wambach a marqué les esprits avec son look androgyne. Cheveux courts rasés sur le côté, puces d’oreilles, et t-shirts à col rond. Elle a d’ailleurs co-créé une collection de t-shirts en coton avec la marque américaine Wildfang. Le gimmick mode signature de l’attaquante ? Les vestes blazers.
Ce style unique est répliqué sur la Barbie que Mattel lui a dédiée, et la footballeuse a salué le fait que cette poupée bouscule les standards de beauté. « Ayant moi-même joué avec des Barbies qui ne me ressemblaient pas, de voir cette poupée aujourd’hui, ça prouve que les choses changent. Nous ne sommes pas tous nés égaux et si votre Barbie ne ressemble pas à ce que vous ressentez : voici une autre option. »
Au fil de sa carrière, Abby Wambach a fait la Une de plusieurs magazines dont la plus marquante reste celle où elle pose nue pour ESPN, en 2012.
Naomi Osaka, une championne chez Louis Vuitton
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Autre sportive qui a conquis la mode : Naomi Osaka. Si la joueuse de tennis est sponsorisée par Nike depuis 2019, elle devient l’ambassadrice de Louis Vuitton en 2021.
Un choix peu surprenant puisque la nippo-haïtienne est une porte-parole importante de la nouvelle génération. Elle se démarque par ses engagements, notamment contre les injustices raciales.
En mai 202, Naomi Osaka a brisé le tabou sur la santé mentale des sportifs de haut niveau en révélant son anxiété.
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En janvier 2021, c’est toujours en Louis Vuitton par Nicolas Ghesquière que la N°2 mondiale a posé pour la première fois en couverture du Vogue US.
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