• Sur TikTok et Instagram, une prof de maths de Nancy connaît un grand succès. Son pseudo : Wonderwomath !
  • Mais qui est-elle ? Pourquoi elle s’est lancée dans cette aventure ? Estelle Kollar répond à toutes nos questions.
  • « Je fais un focus, pas un chapitre entier. C’est juste un point de maths donc c’est adapté à TikTok, où ça doit aller vite car les gens ont envie de swiper », explique-t-elle sur ses vidéos, consciente de ne pas remplacer un cours en présentiel.

« Heureusement, il y a sinus ! » La dernière vidéo publiée par Wonderwomath sur TikTok résume bien le personnage. Une prof de maths de 28 ans bien dans ses baskets qui a décidé de donner à sa discipline une image moins austère. « J’essaie de rendre les maths plus glamour », assume de son vrai nom Estelle Kollar, qui enseigne au collège Louis-Armand à Nancy. Et ce sont justement ses élèves qui lui ont trouvé son pseudo sur les réseaux sociaux.

« C’était au moment où je voulais lancer une chaîne Youtube pendant le confinement », se souvient la lorraine, qui s’est d’abord essayée à des vidéos plus longues. Jusqu’à découvrir TikTok, « à force d’en recevoir d’une copine ». « Je me suis inscrite en janvier 2021 et je voyais des profs qui faisaient soit des cours, soit de l’humour. Mais pas des maths alors je me suis dit « pourquoi pas moi » ! »

Aujourd’hui, Wonderwomath compte près de 360.000 abonnés sur la plateforme, sans oublier un compte Instagram à près de 20.000 followers. Dans les deux cas, elle partage « une vidéo chaque jour. » Pas uniquement des leçons mais aussi des séquences assez drôles, typiques des réseaux sociaux. Malgré tout, son métier et les maths ne sont jamais loin…

« Heureusement, il y a sinus »

Ici, ils sont justement mis en chanson (« Heureusement, il y a sinus »), là, les différentes opérations ont droit à une petite danse. Sans oublier, bien sûr, ces courts éclairages sur des points précis du programme, surtout de collège. « Mes élèves m’inspirent souvent. Quand je vois qu’ils bloquent sur un point, je me dis que ça vaudrait peut-être le coup d’en faire un TikTok », reprend la prof, consciente de la portée limitée de ses productions. « Je fais un focus sur une notion, pas un chapitre entier. C’est juste un point donc c’est adapté à TikTok, où ça doit aller vite car les gens ont envie de swiper. »

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Loin d’elle l’idée de se substituer aux cours en présentiel. « Jamais rien ne remplacera un prof devant des élèves. Aussi parce qu’il peut répondre aux questions, ce que je ne peux pas faire quand j’ai 5.000 commentaires par exemple. » Parfois, Wonderwomath se saisit aussi des interrogations de sa communauté pour ses vidéos. Ou alors, elle propose des problèmes et chacun doit réfléchir à la solution.

« J’essaie d’éveiller la curiosité et de déclencher une réflexion », résume Estelle Kollar, qui a essuyé quelques regards de travers au début de l’aventure. « Mes collègues et mes proches me taquinaient. On me disait parfois que c’était pour les jeunes, que je n’avais rien à faire sur TikTok. Mais depuis que j’ai percé, tout le monde trouve ça sympa ! », rigole-t-elle. Même sa direction. « Ma principale m’a fait des compliments et je n’ai pas de nouvelles du rectorat, alors bonnes nouvelles ! »

« J’ai reçu des commentaires condescendants et sexistes »

Sur les réseaux sociaux, la jeune prof a aussi lu des remarques parfois déplacées. « C’est minoritaire mais j’ai reçu des commentaires condescendants et sexistes. On m’a même demandé si c’était mon métier… Comme si voir une femme dans les sciences, ce n’était pas possible », s’agace la Lorraine, qui se bat justement « contre ce cliché des filles moins bonnes en maths que les garçons. C’est un stéréotype ridicule ».

La suite pour elle ? Wonderwomath ne se voit pas arrêter demain ses publications, qui n’ont pour elle aucun but lucratif. « Depuis le début, j’ai dû débloquer 700 euros mais je ne les ai pas pris. Ça ne vaudrait pas le coup pour les impôts et il faudrait faire une demande de cumul d’activités… », s’amuse Estelle Kollar, qui privilégie la notion de plaisir. « Pour l’instant, j’ai le temps et je poste quand j’ai envie. Le but, c’est que ça ne devienne pas une contrainte. »

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