- La minisérie Welcome to Chippendales est disponible depuis mercredi sur Disney+.
- Elle raconte comment un immigrant indien a développé le concept du plus grand empire de strip-tease masculin du monde au tournant des années 1980.
- Derrière la boule à facettes et les corps musclés, un true crime et un phénomène de société qui questionne les rapports de pouvoir.
Cocaïne, magouilles et meurtres ! Welcome to Chippendales, disponible depuis ce mercredi sur Disney+, raconte comment Somen « Steve » Banerjee, incarné par Kumail Nanjiani (Silicon Valley), un immigrant indien arrivé aux États-Unis dans les années 1970, a développé le concept du plus grand empire de strip-tease masculin du monde au tournant des années 1980, devenu phénomène socioculturel planétaire. Pourquoi les dessous peu flatteurs de la création des Chippendales valent le coup d’œil ?
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Fin des années 1970 à Los Angeles, Somen « Steve » Banerjee, gérant d’une station-service, n’a qu’un seul objectif : devenir riche, quoiqu’il en coûte. Après s’être serré la ceinture pendant des années, il mise toutes ses économies dans l’achat d’une discothèque en faillite qu’il transforme en club de backgammon. Hélas, son club reste désert.
Un true crime se dévoile sous la success story
Il s’associe à Paul Snider, campé par Dan Stevens (Downton Abbey, Gaslit), un promoteur, escroc et maquereau à ses heures. Le duo tente d’organiser des spectacles de catch féminin dans la boue pour renflouer les caisses, mais sans grand succès. La fortune lui sourit lorsque Paul Snider, et son épouse, Dorothy Stratten, playmate du numéro d’août 1979 de Playboy, l’entraînent dans un bar gay de Los Angeles où ils assistent à un effeuillage masculin. L’idée des Chippendales est née, sous le patronage symbolique d’un de ses modèles de réussite, Hugh Hefner.
Le duo s’adjoint les services du chorégraphe Nick De Noia, incarné par Murray Bartlett (le génial interprète du gérant de l’hôtel de la première saison de The White Lotus). Le début de la success story, mais aussi des ennuis. Le 14 août 1980, Paul Snider viole et tue son épouse avant de se donner la mort à son tour.
Un premier meurtre qui émaille les coulisses sordides de la célèbre troupe de danse, à l’opposé de la plastique parfaite et lisse des strip-teaseurs. Obsédé par les chiffres, la rentabilité, l’argent, le pouvoir et les signes extérieurs de richesse, Somen « Steve » Banerjee, incarnation parfaite du self-made-man à l’américaine, va faire fortune, notamment grâce au savoir-faire d’Irène, une comptable hors pair, campée par Annaleigh Ashford (American Crime Story) qu’il finit va épouser.
Mais en coulisses, il est prêt à éliminer quiconque se trouve sur son chemin, pour assouvir son ambition. Magouilles, meurtres, incendie criminel, Welcome to Chippendales vire au true crime au fil des épisodes.
Une explication féministe au phénomène Chippendales
Si les Chippendales sont aujourd’hui ringards voire carrément gênants dans les enterrements de vie de jeune fille, la troupe originale a permis « l’inversion des dynamiques de pouvoir masculines et féminines » dans les années 1980, comme le rappelle Denise, la costumière de la troupe, incarnée par Juliette Lewis (Yellowjackets) Cette inversion des rôles autorise-t-elle cependant à exploiter le corps des hommes comme celui des femmes ? La star Chippendale Otis (Quentin Plair) est mal à l’aise d’être embrassée et touchée par les clientes, et on lui répond que « cela fait partie du travail ». A cette époque, la question du consentement n’était pas encore posée…
Welcome to Chippendales questionne aussi le racisme et la discrimination. Le danseur noir Otis est ainsi omis du premier calendrier des Chippendales car Steve Banerjee est persuadé qu’une photo d’un homme noir nu dissuadera les clientes. Le racisme est-il plus acceptable parce qu’il vient d’une décision commerciale d’un homme qui, comme il le constate lui-même, en est victime au quotidien ?
Au-delà des corps musclés et glabres, presque anecdotiques, cette reconstitution survitaminée des eighties en huit épisodes, créée par Robert Siegel, à qui l’on doit Pam & Tommy, écorne ainsi le rêve américain et questionne les rapports de pouvoir dans notre société.
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