Des derniers préparatifs à l’ouverture des cadeaux, découvrez l’édifice royal du Centre-Val de Loire à l’heure du réveillon.

©Jean-Christophe COUTAND MEHEUT

Tic-tac, tic-tac, êtes-vous prêts pour la plus magique des nuits ? Pour patienter, le château d’Amboise, qui surplombe majestueusement la ville du même nom, s’est enrichi d’un parcours qui rejoue les temps forts du 24 et du 25 décembre en revenant sur l’histoire de certaines de nos traditions.

Une fois la porte d’entrée poussée, le compte à rebours démarre. Il est 16 heures en cuisine et l’orgue de Barbarie sur le promontoire des gardes fait résonner les airs les plus connus. À 17 heures, dans la salle du Pilier, les lutins préparent les derniers paquets. Face à eux, un plan historique montre le château à son apogée. Il compta plus de 250 salles et put accueillir une cour de 10 000 personnes sous François Ier . C’est d’ailleurs sous son règne et celui de l’un de ses prédécesseurs, Charles VIII – qui y ont tous deux grandi –, que l’édifice a subi une profonde métamorphose pour passer de place forte à palais de la Renaissance. Aujourd’hui bien plus petit, suite à différentes destructions et au passage du temps, il en compte moins d’une cinquantaine.

Au premier étage, les musiciens et saltimbanques utilisaient la salle des Tambourineurs pour se préparer avant de divertir la cour. L’horloge en chêne affiche 18 heures. Ici, chacun est invité à écrire un vœu pour 2023, personnel ou à vocation universelle. Les petits papiers colorés seront ensuite accrochés à l’arbre à vœux. Avez-vous vu le perroquet, clin d’œil aux monarques d’Amboise qui aimaient les oiseaux exotiques ?

Dans la Grande salle flambe un véritable feu de cheminée. Un calendrier de l’Avent à l’allure de consigne à bagages a pris place le long du mur. À l’intérieur de chacune des cases numérotées se cache un cadeau offert par les commerçants de la ville, destiné chaque jour à un visiteur. Juste à côté, une grande crèche napolitaine, qui a nécessité une semaine d’installation, mêle personnages de la vie quotidienne et scènes religieuses. Face à elle, le trône royal et son tissu bleu orné de fleurs de lys. C’est sans doute ici que Léonard de Vinci, venu d’Italie à l’invitation de François Ier, a été présenté à la cour en 1516. L’artiste italien, alors en perte de vitesse dans son pays natal face à l’émergence de Raphaël et de Michel-Ange, va passer ses trois dernières années au Clos Lucé, situé à proximité.

©Jean-Christophe COUTAND MEHEUT

Mécène de Léonard de Vinci

Dans la chambre du roi, un gros ours en peluche repose dans le lit à baldaquin censé préserver l’intimité et garder la chaleur. Au mur, le tableau La Mort de Léonard de Vinci, peint par François-Guillaume Ménageot en 1781, met en scène François Ier recueillant les derniers soupirs du peintre au château de Fontainebleau. Or, on sait que l’artiste s’éteignit au Clos Lucé en 1519 et que le monarque était absent à cette période ! En réalité, cette toile fait partie d’une série commandée par Louis XVI mettant en scène avantageusement ses prédécesseurs. Elle rappelle ici le rôle de mécène de celui qui fut tant influencé par la Renaissance italienne et ramena la Joconde à Paris.

Enfin, le 25 décembre est là et le salon de musique déborde de cadeaux qui s’empilent entre le piano à queue, la harpe autour de laquelle tourne un petit train, et le sapin décoré de blanc. L’ambiance est à la fête, les chansons de Noël se font entendre et les jouets sont déballés.

Pour terminer, montez sur le toit de la tour des Minimes pour une vue panoramique sur la Loire et la forêt, prisée des rois pour la chasse. Vous verrez aussi de la terrasse de Naples, le premier jardin consacré à l’agrément plutôt qu’au potager dans l’enceinte d’un château français. Au sol, une dernière grande horloge aux chiffres de bois. À vous de jouer les maîtres du temps et de positionner le jeu d’aiguilles comme vous le souhaitez !

Bon à savoir

La chapelle dans laquelle repose Léonard de Vinci est en rénovation jusqu’en 2024, mais grâce à des tablettes HistoPad (comprises dans le billet d’entrée), vous pouvez facilement la visiter en réalité augmentée. C’est aussi l’occasion de découvrir le travail des artisans comme les tailleurs de pierre qui travaillent sur le chantier.

Carnet pratique

Où déjeuner ? Au restaurant L’Écluse, rue Racine, à trois minutes du château. Entrée, plat et café gourmand pour 20 € en semaine.

Où dormir ? À La Dilecta, une chambre d’hôtes située dans une maison du XIXe dans le centre-ville, 140 € pour deux avec petit déjeuner. www.ladilecta.com

Où faire une pause gourmande ? À la pâtisserie Bigot, au pied du château, une institution établie depuis 1913 ! Goûtez-y un maxi-ourson à la guimauve et au chocolat. Régressif.

Pour préparer son voyage : www.noelaupaysdeschateaux.fr Sept châteaux se parent de leurs habits de fête jusqu’au 2 janvier.

Tarifs : plein 13,50 €, 7-18 ans 9,20 €.

Julie BOUCHER

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