Des millions d’hindouistes et de voyageurs honorent la plus sacrée des sept rivières indiennes.

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Un fleuve nourricier à l’équilibre écologique menacé

A sa source, un glacier situé à plus de 7 000 mètres d’altitude dans l’Himalaya, le Gange n’est qu’un ruisseau. Près de 2 500 kilomètres plus loin, il devient un fleuve puissant. Au Bangladesh, il rejoint le Brahmapoutre et la Meghna, et tous trois forment l’un des plus vastes deltas du monde, la région des Sundarbans. Cou­verte par la plus grande man­grove existante, elle borde le golfe du Bengale. Lors de ce parcours, le Gange traverse cinq Etats indiens et nourrit, de ses limons fertiles, nombre de plaines agricoles. Sur son immense bassin hydrogra­phique, qui représente plus d’un tiers des eaux de sur­ face de l’Inde, vivent plus de 600 millions d’habitants, soit la moitié de la popula­tion du pays. Cette eau sert presque exclusivement à irri­guer les cultures. Quelque cin­quante cités, comptant cha­cune plus de 50 000 habitants, se dressent le long de son lit principal. C’est un fleuve très pollué : on estime que plus de trois milliards de litres d’eaux usées domestiques y sont déversées chaque jour. S’y ajoutent les rejets d’usines installées sur ses berges ; sites industriels, tanneries et autres. Une pression humaine qui fait du fleuve sacré l’un des plus menacés de la planète et qui induit de lourds problèmes de santé publique pour les millions d’Indiens qui s’y baignent quotidiennement.

Pouvoir mourir au bord du Gange, l’espoir de toute une vie

Le nom du fleuve sacré de l’Inde appartient à la mythologie hindouiste : il renvoie à la déesse Gangâ, tombée du ciel et ayant amorti sa chute grâce à la chevelure du dieu Shiva. Les eaux du Gange font donc partie des éléments les plus vénérés dans ce pays très tourné vers la spiritualité. S’immerger dans le Gange permet aux croyants de se laver de leur mauvais karma, soit de s’absoudre de péchés ayant entaché leur année, voire leur vie. Pour eux, mourir au bord du Gange, et en particulier à Varanasi, l’ancienne Bénarès, est même une bénédiction : c’est à leurs yeux la seule fin qui permette de sortir du cycle des réincarnations et d’atteindre l’équivalent du paradis chrétien. C’est pourquoi les rives du fleuve sont pavées de grands escaliers de pierre, les ghâts. Les vivants viennent y pratiquer ablutions et rituels, mais aussi s’y laver et nettoyer leur linge. En Inde, la vie et la mort se mélangent à chaque instant. Ainsi, sur ces mêmes ghâts sont enflammés les bûchers funéraires. Le défunt, conduit par sa famille, est allongé sur du bois ; son corps, brûlé, et ses cendres jetées dans le Gange. Les enfants et les adultes morts d’une morsure de cobra ainsi que les sadhus, des ascètes, forment une catégorie à part : leur corps est livré intact au fleuve.

La Kumbh Mela, un bain sacré

Ce sont les positions du Soleil et de Jupiter qui fixent la date de cette immense célébration lors de laquelle des millions de pélerins se baignent dans le Gange. Dieux et démons se seraient battus pour une cruche (kumbh) contenant le nectar de l’immortalité. Le dieu Vishnou aurait pris le dessus et, en fuyant, fait tomber quatre gouttes du liquide sur Terre. Quatre villes saintes sont donc concernées par cette fête qui débute en août : Allahabad, Haridwar, Ujjain et Nashik.

Calcutta Une source d’inspiration

L’écrivaine française Marguerite Duras a fait de la capitale de l’Empire britannique le théâtre de ses films les plus célèbres, India Song et Son nom de Venise dans Calcutta désert.

Allahabad Une ville sacrée

Au nord de l’Inde, cette cité blottie à la confluence du Gange, de la Yamuna‚ et de la Sarasvati (rivière souterraine ou spirituelle) accueille tous les douze ans l’une des plus célèbres Kumbh Mela.

Rishikesh Un rendez-vous zen

Au pied de l’Himalaya, à 350 mètres d’altitude, Rishikesh est la « capitale mondiale du yoga ». Cettediscipline y est enseigne dans des ashrams, des lieux d’apprentissage où même les Beatles ont séjourné.

Varanasi Cité millénaire

Fondée vers le VIIIe siècle avant J.-C., l’ancienne Bénarès tire son nom de la Varuna et de l’Asi, deux affluents du Gange. Elle accueille les dévots venus finir leur vie près des eaux sacrées.

Article paru dans le numéro Femme Actuelle Jeux Voyages n°14 octobre-novembre 2015

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