Depuis le 6 mars 2023, les habitants d’une résidence de Clichy-la-Garenne, dans les Hauts-de-Seine, sont stupéfaits.

Ce jour-là, leur voisin, âgé de 20 ans, a été interpellé par la police judiciaire du département. Il est soupçonné d’avoir violé, frappé et volé une retraitée de 95 ans, qui habite elle aussi dans cet immeuble, dans la nuit du 13 au 14 février. Les faits se seraient déroulés au domicile de la veuve, où il serait resté plus de deux heures, a révélé CNews, samedi 11 mars.  

Deux jours plus tard, la chaîne d’informations en continu a interviewé une mère de famille de la résidence, qui explique que sa fille a été victime de violences, de viols, et de sévices de la part de ce même homme.

Accusé de viols et violences par une adolescente

Ce 16 mars, dans les colonnes du Parisien, cette femme, prénommée Laetitia, a témoigné plus en détails des faits qu’elle et son enfant dénoncent.

En 2020, sa fille, alors âgée de 14 ans et atteinte d’un trouble déficitaire de l’attention (TDAH), entretenait une relation avec ce garçon, qui « lui faisait boire de l’alcool et fumer des joints », « l’insultait et la frappait pour obtenir [le] code de carte bancaire » de sa mère, selon le récit de cette dernière auprès du quotidien. 

« Elle a longtemps eu le sentiment que toute cette relation était consentie mais la réalité, c’est qu’elle était complètement sous son emprise », poursuit-elle. Sa fille lui confie aussi avoir été violée à plusieurs reprises.

Une première plainte pour « viol et violence volontaire » est alors déposée au commissariat de Clichy. Elle sera classée sans suite en février 2021. « Je me suis battue pendant trois ans pour que cet individu reste loin de ma famille. Mais on ne peut pas dire que je me sois sentie soutenue, regrette cette mère. Ma fille non plus d’ailleurs. »

« Ma fille a tout de même reçu un téléphone grave danger mais en même temps, on voyait toujours son agresseur au pied des immeubles », s’indigne-t-elle encore. 

• « Il me disait que c’était de ma faute s’il me frappait » : adolescentes, elles sont aussi victimes de violences conjugales
• Féminicides des séniors : ces meurtres qui n’offusquent presque personne

Un classement sans suite puis une enquête ouverte 

À la suite du classement sans suite, l’adolescente fait une dépression, jusqu’au coma éthylique, un soir, après une forte consommation de cannabis et d’alcool. Elle est transféré en urgence à un hôpital où elle est déjà suivie pour son addiction au cannabis. « Des réminiscences », de « l’anxiété » et un « contexte de syndrome post-traumatique » sont évoquées dans le rapport médical de l’établissement, consulté par Le Parisien.

Une nouvelle plainte pour viols et violences est déposée le 31 août 2022, avec constitution de partie civil. Une information a été ouverte, le 10 juin dernier, mais l’homme pour l’heure pas été mis en examen dans le cadre de cette affaire.

Il était entré par la baie vitrée en passant par le balcon. De la même manière qu’il est entré chez cette pauvre dame de 95 ans.

En janvier 2022, l’homme a pénétré l’appartement de Laetitia pour lui voler sa carte bancaire. Pour ces faits, il a été condamné à huit mois de prison ferme en mars 2022.

« Il était entré par la baie vitrée en passant par le balcon. De la même manière qu’il est entré chez cette pauvre dame de 95 ans. Si toutes les mesures avaient été prises, si on avait été entendues, ce drame aurait pu être évité », accuse la mère.

Déféré le 8 mars au parquet de Nanterre dans le cadre de la récente affaire des violences sur cette nonagénaire, l’auteur présumé a été mis en examen pour « viol sur personne vulnérable », « violences sur personne vulnérable » et « vol par escalade dans un local d’habitation en récidive légale » et placé en détention provisoire. Il encourt plus de vingt ans pour réclusion criminelle.

• Violences conjugales : comment la création d’une allocation d’urgence va-t-elle aider les victimes ?
• Les femmes handicapées, surexposées aux violences sexuelles mais grandes oubliées de #MeToo

Source: Lire L’Article Complet