En ces temps d’inflation, les chineurs n’ont jamais été aussi heureux de traquer les bonnes affaires. Les vide-greniers et les brocantes qui fleurissent avec les beaux jours connaissent de plus en plus de succès. Mais au milieu des stands qui proposent des objets d’occasion, des personnes malhonnêtes en profitent pour écouler de la marchandise volée…

La contrefaçon et le recel envahissent de plus en plus les brocantes et les vide-greniers, il convient donc de se méfier. En effet, selon l’article 321-1 du Code pénal, le recel est « le fait de dissimuler, de détenir ou de transmettre une chose, ou de faire office d’intermédiaire afin de la transmettre, en sachant que cette chose provient d’un crime ou d’un délit. » Alors soyez attentif, sous peine d’être complice de ce délit !

Le problème est que beaucoup de flâneurs du dimanche ne savent pas résister à des prix attractifs. Ainsi, il y a peu, dans une brocante près de Lille, un jeune homme de 20 ans a acheté une montre et un téléviseur. Malheureusement pour lui, ces deux objets avaient été volés. Cet acheteur, persuadé de faire une plus-value, avait cherché à revendre la montre sur Internet, mais le propriétaire initial l’avait reconnue et avait alerté la police. L’infortuné s’est retrouvé à la barre du tribunal et a été condamné à quatre mois de prison avec sursis.

Entourloupe

Quant aux amateurs d’antiquités, gare à l’entourloupe. Pour les trafiquants d’objets de valeur (tableaux, bijoux…) – souvent en provenance des pays de l’Est –, les foires sont une occasion rêvée pour écouler de belles pièces à des collectionneurs en herbe. Alors, dans le doute, mieux vaut se contenter de quelques babioles pour les enfants. Ça leur fera toujours plaisir et c’est beaucoup plus sûr… Commissaire, qu’en pensez-vous ?

Le saviez-vous ? 5 ans de prison peine qui punit le recel d’objets volés (Source : Code pénal.)

Mon avis : exigez des certificats !

Sur un vide-grenier ou une brocante, un acheteur, même de bonne foi, peut devenir ainsi receleur et se retrouver confronté à une poursuite judiciaire. D’autant que le vendeur n’est pas facilement identifiable (sauf si l’on relève le numéro de la place qu’il occupe et qu’il a réservée à la mairie).

Il ne faut pas perdre de vue que la bonne foi est mise en doute lorsque l’objet qui se révèle volé a été acheté à un prix notablement inférieur à sa valeur. C’est donc à l’acheteur d’être vigilant. S’il négocie un objet de valeur, il doit exiger un certificat d’authenticité, ou même une facture sur laquelle le vendeur y est nommément désigné.

Dans bien des circonstances, c’est en prospectant ces « marchés » qu’au cours de ma carrière, mes inspecteurs et moi-même avons pu retrouver des objets volés proposés à la vente et appréhender les vendeurs au motif de recel. C’est pourquoi, un acheteur occasionnel doit faire preuve de vigilance et de prudence. Dans le cas contraire, les conséquences sont très fâcheuses.

Attention également à l’achat d’objets contrefaits. Ils sont proposés à des prix très bas, et pour cause… Mais l’acheteur qui aura toujours du mal à se justifier sur sa méconnaissance s’expose, lui, à des ennuis certains quand les agents de la DGCCRF (répression des fraudes) effectuent des contrôles inopinés. Toute personne trouvée en possession d’objets contrefaits voit lesdits objets confisqués (en vue de leur destruction) et fait l’objet d’une amende qui peut atteindre 300 000 euros !

Commissaire Vénère

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