• Une jeune fille qui se fait passer pour un garçon lors d’une soirée séduit un camarade de classe.
  • Comment se sortir de l’engrenage du mensonge quand on aime et qu’on veut être aimé(e) ?
  • Victoria Bedos répond à cette question avec tendresse et humour dans une comédie magnifique, « La Plus belle pour aller danser ».

C’était l’un des gros coups de cœur de 20 Minutes au Festival de l’Alpe d’Huez en janvier. La Plus belle pour aller danser, premier long métrage de Victoria Bedos est un petit bijou de drôlerie et de délicatesse dans lequel Philippe Katerine et Pierre Richard entourent la découverte Brune Moulin. Récompensée pour son interprétation, cette adolescente a l’idée de s’habiller en homme pour se rendre à une soirée. Son objectif, séduire un garçon gay, mais elle va surtout être prise pour un gars fort cool par ses camarades qui la méprisaient auparavant.

En s’inventant une nouvelle personnalité, elle va certes séduire le jeune homosexuel qu’elle aime, mais ne saura plus comment dire la vérité. « La spirale du mensonge est un moteur d’histoires inépuisable, explique Victoria Bedos à 20 Minutes. On se laisse aspirer et, de fil en aiguille, on n’arrive plus à s’en sortir. »

La tendresse comme moteur

Son père veuf (Philippe Katerine, plus touchant que jamais en directeur d’une pension de famille pour séniors) et son meilleur ami octogénaire (Pierre Richard en vieux monsieur malicieux au passé compliqué) peinent à aider la jeune fille à se tirer d’affaire. « Pour mon inspiration, j’ai puisé directement dans mes souvenirs d’adolescente car j’étais alors aussi introvertie et encombrée de mon corps que mon héroïne qui cherche juste à se faire aimer. » On croit à ses héros car toutes et tous sont traités avec autant de justesse et d’humour que de bienveillance.

« Il n’y a rien de pire qu’une vieille qui essaye de faire un film de jeunes », insiste Victoria Bedos qui fut la scénariste de La Famille Bélier. La plus belle pour aller danser évite soigneusement cet écueil en évoluant en équilibre entre le rire et le drame et entremêlant diverses générations complices. On sourit quand la jeune fille vole la perruque d’un pensionnaire de son père mais les yeux se mouillent quand le personnage de Pierre Richard évoque les choix douloureux auxquels il a dû se plier pour vivre sa vie en toute liberté.

Hors des sentiers battus

« J’ai souhaité que Pierre Richard et Philippe Katerine puissent s’essayer à des rôles qui ne leur sont pas habituels, précise Victoria Bedos. J’estime qu’il était de mon devoir de réalisatrice de les mener sur des chemins inhabituels. » Tous deux sont exceptionnels d’émotions contenues pour entourer la jeune Brune Moulin, sensible, qui découvre, dans la vie et comme dans les pièces de Marivaux, ce que sont les jeux de l’amour et du hasard.

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