La direction générale de la Santé (DGS) a alerté sur un nouveau variant du coronavirus identifié dans un cluster situé au centre hospitalier de Lannion (Côtes-d’Armor). Des investigations sont en cours afin d’évaluer la sévérité et la transmissibilité de cette souche bretonne. On fait le point.

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Le 15 mars, la direction générale de la Santé (DGS) a adressé une note aux professionnels de santé concernant un nouveau variant de la Covid-19. Cette souche a été détectée dans le centre hospitalier de Lannion (Côtes-d’Armor) où 79 cas de coronavirus ont été recensés, dont 8 porteurs du variant. Ces résultats ont été confirmés par séquençage. Les patients présentaient des symptômes de l’infection, mais leurs tests de dépistage naso-pharyngés étaient négatifs.

Des investigations pour évaluer la sévérité du variant breton

« L’analyse moléculaire réalisée par le CNR de Pasteur met en évidence un nouveau variant (dérivé du clade 20C) porteur de neuf mutations dans la région codant pour la protéine S mais également dans d’autres régions virales », peut-on lire dans le document de la DGS. Elle a également précisé qu’une évaluation est en cours afin de déterminer « l’impact possible de ces modifications génétiques sur un défaut de reconnaissance par les tests virologiques conduisant à un sous-diagnostic ».

Les autorités sanitaires ont également débuté des investigations afin d’évaluer la sévérité et la propagation du variant breton. « Les premières analyses de ce nouveau variant ne permettent de conclure ni à une gravité ni à une transmissibilité accrues par rapport au virus historique », a cependant précisé la DGS.

Variant breton : les autres tests de dépistage sont-ils fiables pour le détecter ?

Interrogé par BFMTV, Pierre Tattevin, chef du service des maladies infectieuses au CHU de Rennes (Ille-et-Vilaine) a expliqué pourquoi les tests PCR chez les malades touchés par le variant breton étaient négatifs. « Le plus souvent, c’est lié au fait que le patient n’excrète pas par le nez », explique-t-il. « Nos collègues ont effectué des tests sérologiques ou des prélèvements pulmonaires. Ils ont alors retrouvé des traces de coronavirus, mais différent de celui qu’on connaissait », a souligné le spécialiste.

Selon Pierre Tattevin, il est possible d’avoir recours aux tests sérologiques pour détecter le coronavirus, mais le diagnostic est plus tardif. Il a lieu 7 à 10 jours après l’infection. Les professionnels de santé peuvent également réaliser des examens plus techniques. « On peut faire cracher les patients en irritant un peu les voies aériennes. On peut obtenir des prélèvements plus profonds sans avoir besoin de faire des tests trop invasifs », a-t-il détaillé.

Le chef du service des maladies infectieuses du CHU de Rennes a cependant reconnu qu’il est plus compliqué d’identifier les cas de coronavirus. « À cause des difficultés de diagnostic, nous n’avons pas de chiffres exacts sur le nombre de patients touchés par le nouveau variant, mais plusieurs dizaines de cas ont été enregistrés au cours des dernières semaines », a précisé Pierre Tattevin. D’après lui, il est trop tôt pour estimer la virulence de cette nouvelle souche, mais certains patients ont développé des formes graves.

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