Sur Twitter, des professionnels de la santé s’organisent pour lutter contre le manque d’informations des réticents à la vaccination. L’une de ces médecins nous explique la démarche – et répond aux questions les plus récurrentes.

Depuis les annonces d’Emmanuel Macron, la France semble divisée en deux camps. D’un côté, les pro-vaccins, qui affichent fièrement leur statut et louent la liberté retrouvée ; de l’autre, les anti, qui crient à la dictature sanitaire. Pourtant, entre les deux, il y a ceux qui hésitent. Ceux qui auraient préféré attendre, mais qui, face aux nouvelles mesures en place, envisagent désormais une vaccination durant l’été. Sur les réseaux sociaux, des médecins comme le Dr Hélène Rossinot (@helenerossinot sur Twitter) se font pédagogues et répondent à leurs questions afin de les rassurer. Sans jugement, et sans moqueries.

Si vous hésitez à vous faire vacciner et désirez poser des questions sans être considéré comme un idiot ou un complotiste, envoyez moi un DM.

« J’ai posté mon message hier soir, raconte la généraliste. En quelques heures, j’ai reçu des centaines de questions. Je m’attendais à avoir une déferlante d’antivax, mais en fait, je n’en ai eu aucun. » Dans les faits, aucun profil type – juste des personnes qui « ont entendu une fake news sur le vaccin à un moment donné, ou qui avaient envie d’attendre ». Pour ELLE, le Dr Rossinot répond aux questions qui reviennent le plus.

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« Est-ce qu’on a assez de recul ? »

Dr Hélène Rossinot – Oui, on a du recul. Tout le monde fait une fixette sur le fait que le vaccin est sorti il y a peu de temps, mais dans les faits, la technologie ARN est connue depuis plus de 20 ans. Elle est très précise, on sait ce qu’elle fait, comment elle le fait. C’est juste que le grand public n’en avait jamais entendu parler parce que jusqu’alors, on n’en avait pas eu besoin. Il faut aussi rappeler que pour pouvoir sortir un vaccin, les laboratoires sont soumis à des étapes de sécurité qui sont les mêmes pour tout le monde. Il n’y a vraiment aucune inquiétude à avoir.

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« L’ARN messager modifie-t-il notre ADN ? »

Dr Hélène Rossinot – Non. A titre de comparaison, prenez une imprimante avec un ordinateur. Si l’on veut imprimer une page, on passe par l’ordinateur pour pouvoir imprimer ladite page. Mais ça reste l’ordinateur qui contrôle la situation. L’ARN, c’est un peu comme une imprimante : c’est ce qui va faire sortir les anticorps, mais ça reste le corps (l’ordinateur) qui donne l’ordre.

« A-t-on assez de recul sur les vaccins à ARN messager? » (Pfizer/BioNTech et Moderna) #LaMinuteSanté @Cote_Science pic.twitter.com/6DIPOSRoDu

« Faut-il craindre des effets secondaires à long terme ? »

Dr Hélène Rossinot – Les personnes ayant été vaccinées dans le cadre des essais cliniques le sont désormais depuis plus d’un an. Globalement, on a une très bonne idée des effets secondaires que peuvent induire les vaccins. Et vu le nombre de personnes ayant désormais reçu leurs deux doses, s’il y avait de plus gros risques, on l’aurait vu.

« Peut-on se faire vacciner si on est allergique ? »

Dr Hélène Rossinot – Il y a des recommandations assez claires de la part de la société d’allergologues : à moins d’être allergique à l’un des composant du vaccin ou d’avoir eu une réaction allergique à la première dose, il n’y a pas de contre-indication particulière. Si on a eu des antécédents de réaction à un vaccin ou un médicament, on est renvoyé vers un allergologue avant de se faire vacciner. Et dans tous les cas, après l’injection, on reste sous surveillance entre 15 et 30 minutes – soit le temps qu’il faut pour développer une réaction allergique.

« Et si on a (ou a eu) un cancer, ou une maladie auto-immune ? »

Dr Hélène Rossinot – Là, c’est du cas par cas. Il faut en parler à son médecin traitant.

Quand on va se faire vacciner, on peut poser toutes les questions lors de l’entretien préalable. Mais globalement, il n’y a pas de raison pour qu’on ne puisse pas se faire vacciner, d’autant plus qu’on fait partie, dans ces cas là, des personnes les plus à risque face au Covid-19.

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